mercredi 20 août 2008

Alterjuifs: "Antisémitisme Kasher" en Allemagne

Repris du site DesInfos

'Antisémitisme Kasher’ en Allemagne, Benjamin Weinthal, The Jerusalem Post, Adaptation française de Sentinelle 5768 ©

"La cloche a sonné pour le premier round d’un combat judiciaire entre l’éditorialiste juif allemand célèbre Henryk Broder et Evelyne Hecht-Galinski, une critique antisioniste irréductible d’Israël, qui se trouve être elle-même une juive allemande. En question : savoir si Broder peut écrire que les déclarations faites pas Hecht-Galinski sont antisémites.

Dans une lettre ouverte à Monika Piel, directrice du ‘Westdeutsche Rundfunk’ (Radio d’Allemagne de l’ouest), Broder s’est référé à Hecht-Galinski en écrivant que "les déclarations antisémites et antisionistes sont sa spécialité".

Le programme ‘Hallo Ü-Wagen’ de la radio Westdeutsche Rundfunk avait invité Hecht-Galinski de parler du 60ème anniversaire d’Israël, et Broder a mis en question la pertinence des qualifications de Hecht-Galinski comme expert d’Israël, alors qu’elle avait mis en équivalence par le passé le gouvernement israélien avec l’Allemagne nazie.

Bien que Hecht-Galinski n’ait pas soulevé d’objection légale à son portrait d’antisioniste, elle veut que Broder retire l’étiquette antisémite. (…)

Comme ce fut rapporté dans le journal Aachener Zeitung jeudi, l’avocat de Hecht-Galinski, Gernot Lehr, est en faveur d’un arrangement pour résoudre le conflit.

Cependant, Broder a déclaré au Jerusalem Post qu’il s’oppose à un accord "permettant aux antisémites de décider ce qu’est l’antisémitisme. C’est comme si les pédophiles pouvaient décider ce qu’est le véritable amour pour les enfants".

Un arrangement "musèlerait" son droit à la liberté de paroles et poserait un précédent judiciaire inacceptable pour une critique future des Juifs qui élèvent à grand bruit des remarques antisémites et diabolisent Israël, dit-il. (…)

Après sa victoire juridique l’an dernier devant une Cour d’Appel à Francfort, qui affirma que la déclaration de Broder, journaliste du magazine Der Spiegel, que des Juifs sont aussi capables que les non juifs de faire à grand bruit des déclarations antisionistes et antisémites, Broder ajouta : "il y a des infirmières qui tuent leurs patients, des avocats qui commettent une fraude à l’assurance. Pourquoi ne pourrait-il pas exister des Juifs antisémites ?" (…)

Broder, considéré comme un expert reconnu de l’antisémitisme en Allemagne, a témoigné devant le Comité des affaires intérieures du Bundestag (Parlement allemand) en juin. "L’antisémite moderne ne croit pas aux Protocoles des Sages de Sion. Mais à la place, il fantasme sur le ‘lobby d’Israël’, supposé contrôler la politique étrangère de l’Amérique", a-t-il dit aux parlementaires.

Et en référence à la "culture de la mémoire", si l’Allemagne est dévorée par l’Holocauste et la période entre 1933 et 1945, elle ne parvient pourtant pas à voir la politique génocidaire de l’Iran comme une menace réelle contre les Juifs, Broder dit : "Pour l’antisémite moderne il va sans dire que chaque année, le 27 janvier, il va commémorer la libération d’Auschwitz. Mais dans le même temps, il milite pour le droit de l’Iran à posséder des armes nucléaires. Ou bien il inverse la relation causale et prétend que c’est Israël qui menace l’Iran et pas le contraire".

Broder cite le parlementaire Norman Paech, porte-parole du troisième plus grand parti allemand, la Gauche, comme exemple d’antisémitisme contemporain en Allemagne. Paech est en faveur d’armes nucléaires pour l’Iran et emploie une terminologie nazie quand il parle d’Israël dans les media.

"Consacrez votre attention à l’antisémitisme moderne qui porte le masque de l’antisionisme, et à ses représentants. Vous trouverez certains de ces derniers dans nos propres rangs" a dit Broder aux politiciens de l’ensemble de la classe politique présents à l’audience du Comité des affaires Intérieures."

Pour en savoir plus:
"Les Alterjuifs", revue d'idées Controverses, n. 4, février 2004
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