mercredi 8 octobre 2008

Pour Robert Kagan le mot "néoconservateur" équivaut à une théorie de la conspiration très utile

Source: Le Soir - extrait des propos recueillis par William Bourton
.
"Si l’on en croit la très populaire encyclopédie en ligne Wikipedia, le politologue américain Robert Kagan est "le chef de file des néoconservateurs". Si cette affirmation fait sourire "l’accusé", il assume toutefois une certaine vision du monde – partagé entre démocraties et autocraties –, se fait une haute idée des valeurs américaines et milite pour que son pays dispose des moyens nécessaires pour les propager de par le monde."
.
"Le mot "néoconservateur" sent le souffre. Comment définiriez-vous cette doctrine?
.
(...) Honnêtement, je ne sais pas ce que cela signifie. Ma politique étrangère est fondamentalement libérale. C'est une politique qui croit que la puissance américaine doit être utilisée pour promouvoir certains principes universels et partagés. On peut être en désaccord là-dessus. D'aucuns estiment ainsi que l'on ne devrait pas se préoccuper de valeurs... Mais, disant ce que je dis, je ne fais que m'inscrire dans la foulée de la politique étrangère de Harry Truman, de John Kennedy et avant eux d'Alexander Hamilton et de George Washington. Cela n'a rien de "néo", de "nouveau", ni de "conservateur".
.
En fait je pense que cette idée de "néoconservatisme" était utile à ceux qui souhaitaient affirmer que ce que faisait l'Amérique ne pouvait s'expliquer que par le fait que six ou sept Juifs avaient pris en otage trois cents millions d'Américains et les avaient menés à la guerre. Dès lors que les choses ont mal tourné en Irak - alors que le Congrès donna un feu vert clair à l'intervention militaire -, il a fallu trouver des explications. C'est une théorie de la conspiration très pratique, très utile.""

Aucun commentaire :