jeudi 27 novembre 2008

Grave, grave : les chrétiens de Gaza sont privés de messe dominicale !

Source: UPJF

Grave, grave : les chrétiens de Gaza sont privés de messe dominicale ! Par contre, l’honorable correspondant de cette agence de presse catholique n’est pas troublé par le fait qu’un jeune citoyen israélien, enlevé par des Palestiniens, est détenu par eux depuis près de 2 ans et demi, sans visite de la Croix-Rouge, ni lien épistolaire régulier avec sa famille. La messe, c’est bien (pour les chrétiens), mais la liberté, c’est mieux (pour tous les êtres humains). (Menahem Macina)

On notera le ton, plus belliqueux encore, du communiqué du Patriarcat latin de Jérusalem, qui se termine en ces termes : "... ce qui s'est passé hier est non seulement une entorse aux relations diplomatiques, mais également une violation du droit des fidèles à exercer leur culte, estime le patriarcat latin de Jérusalem."
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Dépêche reprise du site de l’Agence de presse internationale catholique APIC

Titre original de la dépêche : "Jérusalem: Israël refuse l'entrée du nonce Antonio Franco dans la Bande de Gaza".

Les forces de sécurité israéliennes ont refusé l'entrée à Gaza du nonce apostolique en Israël, Mgr Antonio Franco, qui voulait se rendre dimanche 23 novembre dans la Bande de Gaza pour y célébrer la messe. L'archevêque italien, qui était accompagné de deux prêtres du Patriarcat latin de Jérusalem, avait pourtant coordonné ce déplacement avec les responsables du Ministère israélien des Affaires étrangères et le haut commandement de l'armée israélienne. (...)

Arrivé à 8h15 environ dimanche au point de passage d'Erez, le nonce, accompagné des Pères Shawki Baterian et Humam Khzouz, prêtres du Patriarcat latin, et la secrétaire de la délégation, se sont vus refuser le passage.

La délégation a passé plus de trois heures au "check-point". La prise de contact avec de hauts responsables du Ministère israélien des Affaires étrangères et du Bureau de l'administration civile n'a rien donné, les autorités israéliennes refusant absolument de laisser entrer la délégation dans la bande de Gaza, note le Patriarcat latin.

Un porte-parole du Ministère israélien des Affaires étrangères a bien tenté d'expliquer que l'interdiction de passer imposée au représentant du Vatican était due à la menace permanente que font peser les roquettes palestiniennes et les attentats suicide sur les points de passage entre Israël et Gaza. Mais il n'a pas pu dire pourquoi, dans le même temps où la délégation catholique était bloquée à Erez, plusieurs véhicules de la Croix-Rouge et des Nations Unies étaient autorisés à entrer, tandis qu'un certain nombre de Palestiniens de la Bande de Gaza avaient pu sortir.

Mgr Antonio Franco devait célébrer la messe pour les fidèles de l'église de la Sainte-Famille de Gaza, en la fête du Christ-Roi et en ce dernier dimanche avant l'Avent, "afin de souligner la proximité du Saint-Siège avec la population de la bande de Gaza durement éprouvée, et plus spécialement avec les communautés chrétiennes".

1,4 million de Palestiniens victimes du blocus israélien
Célébrer cette messe était d'autant plus important que la paroisse de Gaza est en ce moment sans prêtre: son curé, Monseigneur Manuel Musallam, a été autorisé la semaine dernière à sortir pour rendre visite à sa famille à Bir Zeit, en Cisjordanie, après huit années passées dans la bande de Gaza. "La rétention à la frontière de Mgr Franco et des prêtres qui l'accompagnaient a donc privé de messe dominicale les fidèles de Gaza. Par conséquent, ce qui s'est passé dimanche est non seulement une entorse aux relations diplomatiques, mais également une violation du droit des fidèles à exercer leur culte", écrit encore le Patriarcat latin.

Les journalistes étrangers se plaignent de ne plus pouvoir pénétrer dans la Bande de Gaza pour y faire leur travail. Ainsi, il n'est plus possible d'avoir des reportages indépendants sur la situation réelle à Gaza, où la population est coupée du monde depuis trois semaines. Dans un communiqué, Caritas Jérusalem rappelle à son tour que les effets du blocus sont terribles pour la population civile. "L'enfermement de plus de 1,4 million de Palestiniens signifie que plus aucune nourriture, plus aucun approvisionnement médical ni aucune assistance humanitaire de toute sorte ne sont autorisés par les Israéliens à entrer à Gaza". Pour l'œuvre d'entraide catholique, ce siège de plus de vingt jours prive le territoire palestinien de tous les besoins de base pour la survie de la population. Des boulangeries ont fermé leur porte, faute de farine. Celles qui sont encore ouvertes ne peuvent fonctionner, faute d'électricité, ce qui a également de graves conséquences pour les nouveaux-nés qui sont en couveuse ou pour les malades qui sont aux soins intensifs.

Caritas Jérusalem, qui n'a pas pu obtenir des Israéliens de permis pour apporter de l'aide à la population civile de Gaza, lance un appel afin que la communauté internationale intervienne pour faire lever ce blocus qui contrevient à toutes les règles du droit humanitaire international. (apic/plj/carj/be), Jacques Berset, © Apic

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