lundi 29 décembre 2008

L'Autorité palestinienne ne respecte pas les journalistes

"Plus j'envoie de reportages anti-israéliens à ma rédaction, mieux je suis considéré et mes chances d'être récompensé par un prix augmentent sérieusement."

Source: Hudson Institute
Texte original: PA Tortures Journalists, par Khaled Abu Toameh, journaliste au The Jerusalem Post

"Au cours des deux dernières années, les journalistes palestiniens de la Cisjordanie et de la bande de Gaza ont été l'objet d'une campagne systématique d'intimidation qui a entraîné pour certains la mort et pour d'autres la prison.

Cette campagne d’intimidation, menée aussi bien par le Hamas que par le Fatah, n'a retenu l'attention de pratiquement aucune association des droits de l'homme ni des défenseurs de la liberté d'expression dans le monde.

En revanche, lorsqu'un journaliste palestinien est accidentellement blessé par des tirs israéliens au cours d'affrontements avec les Palestiniens, l'incident fait les manchettes des grands médias aux États-Unis et dans l'Union européenne.

Le plus inquiétant est que cette campagne d'intimidation est menée en Cisjordanie par l'Autorité palestinienne dirigée par Mahmoud Abbas. Or les caisses de cette même Autorité palestinienne sont renflouées tous les mois par des centaines de millions de dollars, venant des contribuables américains et européens, destinés à la mise en place d’un système judiciaire performant, à la promotion de la démocratie et de la transparence dans la société palestinienne.
(...)

Au cours des derniers mois, plus de dix journalistes palestiniens ont été visés par les forces de sécurité de Mahmoud Abbas. La plupart ont été détenus sans procès et sans avoir pu consulter un avocat ou contacter leurs familles.

Certains de ces reporters ont déclaré avoir été interrogés au sujet d’articles "négatifs" qu’ils avaient publiés dans divers journaux et magazines, et dans lesquels en général était abordée la question de la corruption au sein du leadership palestinien ou des violations des droits de l’homme dans les centres de détention en Cisjordanie contrôlés par Abbas.

Selon les témoignages des journalistes et des défenseurs des droits de l’homme sur place, la plupart des détenus avaient fait l’objet de mauvais traitements et d’injures de la part des forces de sécurité palestiniennes.

Un journaliste s'étant plaint de ses conditions de détention, il lui fut répondu : "On n'est pas en Israël ici, là vous avez le droit de consulter un avocat. Pas chez nous."
(...)

Mais ce qui est aussi particulièrement inquiétant est le fait que les journalistes occidentaux basés en Israël ont tendance à fermer les yeux sur les agressions commises contre leurs confrères palestiniens. Certains journalistes étrangers déclarent qu'ils craignent les répercussions qu’entraînerait la colère de Mamoud Abbas ou du Hamas. D'autres prétendent que leur rédaction ne s'intéresse qu'à ce type de nouvelles si les auteurs sont des soldats israéliens. Un correspondant étranger a déclaré récemment: "Plus j'envoie de reportages anti-israéliens à ma rédaction, mieux je suis considéré et mes chances d'être récompensé par un prix augmentent sérieusement."

Les journalistes occidentaux devraient comprendre que cette campagne contre les journalistes palestiniens a également une incidence sur leur propre travail. Car pour couvrir les affaires palestiniennes, les journalistes étrangers dépendent pour une grande partie des journalistes palestiniens et si un journaliste palestinien a peur et se sent menacé, il ou elle réfléchira à deux fois avant de communiquer au correspondant occidental les informations qu'il a."

(Extraits traduits par P.)

Les Arabes louent la transparence d’Israël, par Khaled Abou Toameh

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