mardi 24 février 2009

Médias: un certain style pour parler d'Israël (II), Helena Mota

"Comme, malgré tant d’opposition, Israël a survécu et fait preuve d’une vitalité politique enviable, on est confrontés à la question de la riposte disproportionnée. Sauf pour ceux qui souhaitent la disparition d’Israël, un scénario selon lequel la situation serait inversée - que le Hamas ou le Fatah soit doté d’une capacité militaire supérieure ou équivalente à celle de l’armée israélienne - est difficilement envisageable. Il est clair que la supériorité militaire d’Israël freine l’escalade de la violence vers des sommets inimaginables."

Deuxième partie de l'article de Helena Mota. Pour lire la première partie, cliquer ici

"(...) Mais je manquerais à la vérité si je ne soulignais pas qu’une certaine évolution concernant Israël s’est opérée chez les soi-disant défenseurs de la Palestine. Ils admettent enfin que l’Etat d’Israël va continuer d’exister, mais ils ne peuvent pas se passer d’une sorte de manuel de style pour en parler. Cet ouvrage recèle quelques dogmes, à savoir :

a) Chez les Palestiniens il n’y a que des civils

Israël a une armée et des services secrets. Les Palestiniens ont des guides spirituels ou de factions, des activistes, des militants et des figures religieuses. Le terme le plus belliqueux qu’on applique à leur statut est celui de combattants. Mais il ne faut jamais les qualifier de militaires. Et les membres du Hamas ne sont pas les seuls à se mêler lâchement à la population, et à utiliser des écoles, des hôpitaux, des mosquées et des ambulances à des fins militaires. Le langage adopté par une bonne partie de la presse occidentale les transforme également en civils. Ou en civils innocents, comme on a l’habitude de dire. Inversement, Israël a des militaires. C’est-à-dire des coupables, sur toute la ligne.

b) Chez les Palestiniens, le statut de réfugié est éternel et transmissible

Que veut dire exactement l’expression "camp de réfugiés palestiniens à Gaza" ?

Elle veut dire qu’à Gaza, en territoire palestinien, il y a des Palestiniens qui ont quitté, il y a des décennies, des localités qui font aujourd’hui partie d’Israël (et également de la Jordanie et de l’Egypte, car une partie du territoire de l’Etat palestinien créé en 1948, en même temps que l'Etat d’Israël, fut refusée par les pays arabes, et finit par été intégrée dans ces deux pays). Ces Palestiniens gardent le statut de réfugiés dans des territoires palestiniens qu’ils administrent eux-mêmes.

Une situation équivalente qu’on peut concevoir aurait pu être celle des rapatriés portugais* s’ils avaient été confinés dans des camps et que certains d’entre eux avaient eu à l’époque des droits différents de ceux des habitants du reste de la métropole. De même qu’à l’heure actuelle leurs enfants, petits-enfants, arrière-petits-enfants et toute leur descendance étaient toujours considérés comme des réfugiés au Portugal et exigeaient le droit de retour aux localités qu’ils avaient fuies dans les années 70.

Le statut de réfugiés chroniques a condamné les Palestiniens à une exclusion qu’aucun pays démocratique n’accepte pour ses citoyens. C’est pour cette raison que les rapatriés [des colonies africaines portugaises] sont aujourd’hui simplement des Portugais comme les autres. Tout comme les milliers de Juifs qui, après la création de l’Etat d’Israël, ont dû fuir les pays arabes, comme le Maroc, l’Egypte, l’Irak, la Libye, la Syrie, l’Algérie, la Tunisie et le Yémen, sont aujourd'hui tout simplement des Israéliens.

c) Chaque et n’importe quelle mesure de défense adoptée par Israël est vouée à l’échec. Et si Israël gagne c’est que les mesures prises étaient disproportionnées

Si par chance on admet qu’Israël peut réagir, on décrète immédiatement que la stratégie adoptée est erronée. (A propos, quel est le bilan du mur objet de tellement de critiques ?) Comme, malgré tant d’opposition, Israël a survécu et fait preuve d’une vitalité politique enviable, on est confrontés à la question de la riposte disproportionnée. Sauf pour ceux qui souhaitent la disparition d’Israël, un scénario selon lequel la situation serait inversée - que le Hamas ou le Fatah soit doté d’une capacité militaire supérieure ou équivalente à celle de l’armée israélienne - est difficilement envisageable. Il est clair que la supériorité militaire d’Israël freine l’escalade de la violence vers des sommets inimaginables.

d) Les déclarations du médecin norvégien, du prêtre catholique et de l’activiste de l’ONG sont absolument véridiques

Ces mêmes sources deviennent muettes lorsque les violences se déroulent entre Palestiniens, mais sont atteintes d’une appréciable verborrhée quand Israël intervient. Mais le pire ce n’est pas tant les nouvelles fausses qu’elles diffusent parfois, mais c'est surtout le fait qu’elles ne demandent pas des explications aux dirigeants palestiniens. Le discours de ceux-ci, surtout celui des intégristes du Hamas qui promettent l’extermination d’Israël et beaucoup de rhétorique sur le martyre religieux, génère des anticorps dans les sociétés occidentales. Le médecin norvégien, le prêtre catholique et l’activiste de l’ONG ne sont pas seulement des Occidentaux, ils tiennent un discours d’Occidentaux destiné à des Occidentaux. Et chaque fois qu’ils parlent, Israël est tenu responsable de tout ce qui arrive. Mais lorsque le Hamas parle, Israël gagne sinon en sympathie, du moins en compréhension."

Traduction de la deuxière partie d’un article de Helena Matos paru dans le quotidien portugais Público le 8 janvier 2009. Titre original: "Livro de estilo para referir Israel".
Source :
Blasfémias

* En 1974, le Portugal, qui comptait 9 millions d'habitants, a accueilli 700.000 rapatriés ("retornados") de ses anciennes colonies, l’Angola et le Mozambique.

Poster de Blue Star PR, The Jewish Ink Tank: "Hamas Rockets on Sderot. If Palestinians are killing each other in Gaza, why is this Israeli mother holding her son in a bomb shelter in Israel?
Because Hamas is using rocket attacks on Israel to divert attention from its own murderous attacks on fellow Palestinians. Schools and homes have been hit. Thousands of residents of Sderot, Israel are now evacuating the city. Others are hiding in bomb shelters."

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