mardi 31 mars 2009

L'antisionisme ne fait plus recette - le cuisant échec de George Galloway

L'antisémitisme - pardon l'antisionisme - commence à fatiguer - il n'a pas encore atteint sa phase terminale mais ...

On bat le rappel des troupes avec énergie: on lance des campagnes de boycott, des tribunaux (spécialité de la Belgique francophone), des nativités, on disserte sur des crimes contre l'humanité, des atrocités commises, on nazifie les diversement qualifiés de juifs, sionistes, israéliens, néo-conservateurs, on créé des associations, on déverse sa vieille rage sur Internet, des pièces de théâtre, des articles, des livres, des émissions tv et radio, on manifeste etc etc. Mais les troupes sont rachitiques, vieillissantes et pour beaucoup à la limite du fréquentable.

L'exemple le plus éclatant de lassitude - si tant soit peu que la palestinisme forcené ait jamais dupé beaucoup de monde possédant un minimum de cervelle - est bien le cas du britannique George Galloway, le sulfureux ami de Saddam Hussein et de tous les régimes dictatoriaux et infatigable combattant de la grande cause antisioniste.

Excédé de voir tous ces vieux commis voyageurs de la haine en provenance de l'Europe débarquer sur son sol, le Canada lui a récemment refusé un visa d'entrée. "Non. Merci. No thank you very much, George. Stay where you are. Hello, goodbye, George". Et son appel contre ce bannissement vient d'ailleurs d'être rejeté. Comme l'aimable farceur était allé à Gaza, avec le convoi Viva Palestina, où il a rencontré les terroristes démocratiquement élus du Hamas à qui il a remis 45.000 livres, le gouvernement canadien a estimé très justement qu'il convenait de lui montrer qu'au Canada on ne prend pas ces affaires de terrorisme à la légère.

Par contre, Galloway a pu se rendre aux États-Unis (pays honni s'il en est). Il y avait connu un succès considérable en 2005 lors de son tour de conférences sur la guerre contre l'Irak de son ami Saddam Hussein qu'il condamnait fermement.

A chaque conférence, il y avait du monde. Mille mille personnes avaient assisté à son débat avec Christopher Hitchens.

Alors que le refus du Canada de le laisser entrer aurait dû faire monter son "attractivité", moins de 100 personnes se sont déplacées pour l'écouter à l'Université de Columbia. Quelle déconfiture.

La nouvelle fait le tour et les délices de bon nombre de blogs anglophones.
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Masses don’t turn out for Galloway in New York (Gene @ Harry's Place)

"Given his reception in New York, it may have been wiser for Canadian authorities to allow George Galloway into the country, let him spout off for a few days, and make sure that he leaves. Galloway attracted an audience of only about 100 when he spoke at Columbia University in New York last night. That included stringers for The Toronto Star and The Vancouver Sun, who almost certainly wouldn’t have been there otherwise. For Galloway to draw such a relatively small crowd seems like something of a comedown since the glory days of his 2005 North American tour, when he drew audiences in the several hundreds– including more than a thousand for his smackdown with Christopher Hitchens. Galloway called for a "single-state solution" (i.e., the elimination of Israel) and said other predictable things.

He also said, "I am not a supporter of Hamas," but supported allowing people to be represented by a government they elect.

The banning from Canada has turned what certainly would have been a quickly-forgotten tour into a cause celebre– much to Galloway’s delight, I’m sure.""

George Galloway dans un divertissement à la télévision

Guess who’s getting the "Viva Palestina" aid? (vidéo de George à Gaza)

Le négationnisme de Shlomo Sand, démonté par Eric Marty

"Nier l'identité juive est une vieille marotte, aujourd'hui parasite obstiné de la pensée contemporaine. D'où vient ce vertige du négatif ? On l'aura compris en lisant le livre de Shlomo Sand : d'un désir obscur de faire des juifs de purs fantômes, de simples spectres, des morts-vivants, figures absolues et archétypales de l'errance, figures des imposteurs usurpant éternellement une identité manquante. Eternelle obsession qui, loin de s'éteindre, ne cesse de renaître avec, désormais, un nouvel alibi mythologique : les Palestiniens."

"Tout le monde se souvient de quelques énoncés qui, jadis, firent scandale : selon une rumeur venue d'Europe, les chambres à gaz n'avaient jamais existé, selon une autre, émanant du monde arabe, le Temple juif de Jérusalem était une invention des colons sionistes, malgré son attestation par le Coran décrivant Jésus y priant "debout".

Mais avec le siècle qui vient, et qui s'annonce comme redoutable, on aura compris que ces négations-là ne relevaient que du détail. Le livre de Shlomo Sand, Comment le peuple juif fut inventé : de la Bible au sionisme (Fayard, 2008), règle la question de manière définitive. Le peuple juif n'existe pas : divine surprise !

Inutile de faire l'apprenti chimiste pour déclarer l'innocuité du Zyklon B, inutile de jouer à l'archéologue pour faire du Mur des lamentations une excroissance de la Mosquée Al-Aqsa, car si le peuple juif n'est qu'une invention du XIXe siècle sous le paradigme occidental de l'Etat-nation, alors la question est réglée. Certains pourront en conclure d'ailleurs qu'il est bien naturel qu'un peuple qui n'existe pas invente à l'infini des légendes pour attester sa pseudo-existence.

Ce n'est pas ici le lieu de dénoncer les confusions, et surtout le caractère naïvement massif de la thèse du livre de Shlomo Sand. Des spécialistes l'ont fait. Il s'agit de l'oeuvre d'un historien autodidacte dont les informations sont de seconde main, qui mêle les approximations à des choses connues, mais qui sont présentées sous l'angle biaisé de découvertes sulfureuses.

Sand présente le fait qu'il n'y a pas de race juive comme une découverte qui fait du peuple juif une invention historique. Mais ce faisant, il confond deux catégories étrangères l'une à l'autre, celle de "race" et celle de "peuple". La tradition d'Israël n'est pas une tradition raciale comme la Bible l'atteste (l'épouse non juive de Moïse, Séphora, Ruth, l'étrangère, ancêtre du roi David), tradition perpétuée par l'actuel Israël, comme tout visiteur peut le constater en admirant dans le peuple juif son extraordinaire pluralité : juifs noirs, jaunes, blancs, orientaux, blonds, bruns... La substitution race/peuple est révélée par le titre : Comment le peuple juif fut inventé... Or tout le livre consiste à vouloir prouver que les juifs actuels ne sont pas "génétiquement" les descendants des Hébreux.

On dira que le peuple juif n'a jamais cessé d'être "inventé" : par Abraham, par Jacob, par Moïse... Mais aussi par chaque juif. Car l'invention même du peuple juif, loin d'être une preuve de son inexistence, est une preuve radicale - irréfutable - de la singularité radicale de son existence propre. Existence fondée sur le principe abrahamique de son invention ou de sa vocation, puisque cette existence est réponse à un appel.

CONCLUSION PERVERSE

Peuple unique en ce qu'il est fondamentalement logocentrique - lié au langage, lié au nom - et textocentrique, lié à un texte : la Torah. Que la filiation soit constitutive du peuple juif ne peut apparaître comme un élément ontologique. Le principe de filiation n'est que la régulation civile de l'existence historique de ce peuple, des conditions de possibilité d'une perpétuation qui autorise son inscription dans le temps chronologique, dans le temps de l'histoire humaine. Voilà pourquoi il y a un peuple juif, voilà pourquoi il n'y a pas de "race juive", même s'il est patent que les Cohen et les Lévy du monde entier ont quelques liens incarnés. C'est ce qu'on peut appeler très simplement la facticité juive : le fait d'être juif.

Le livre de Sand manifeste là l'indigence de son "épistémologie". Sand est un "moderne". Il voudrait devenir le Michel Foucault du XXIe siècle. Il espère, en proclamant que le peuple juif est une "invention du XIXe siècle", reproduire, en le mimant, le Foucault de jadis affirmant que l'homme était "une invention récente". Mais, pour Foucault, il était fondamental, à l'intérieur du discours philosophique moderne même, de réfléchir méthodiquement à cette "invention" dans les savoirs - l'homme - et de la déconstruire.

Or c'est sur ce point que le livre de Sand se révèle vide. Car s'il dénie aux juifs une aspiration, qu'ils n'ont jamais eue comme peuple, à se constituer en race, il ne déconstruit pas la notion de race. Au contraire, il lui confère, à dessein ou non, un statut de vérité qui se donne comme vérité ultime. En effet, la conclusion, proprement perverse, de son livre est d'attribuer au peuple palestinien ce qui a été dénié aux juifs, à savoir qu'ils sont - eux, les Palestiniens - les vrais descendants génétiques des Hébreux originaires !

Cet épilogue est le révélateur de la finalité du livre. On y trouve le principe mythologique de l'inversion dont le peuple juif est la victime coutumière : les juifs deviennent des non-juifs et les Palestiniens les juifs génétiques. On peut, dès lors, en déduire qui est l'occupant légitime du pays. En ne déconstruisant pas radicalement la notion d'héritage génétique, en en faisant, au contraire, bénéficier le peuple palestinien, Sand révèle tout l'impensé qui obscurément pourrit ce qu'il tient pour être une entreprise libératrice. Il montre que la méthode substitutive qu'il emploie est tout simplement mystificatrice, et ce d'autant plus qu'elle voudrait être au service de l'entente entre les ennemis.

Nier l'identité juive est une vieille marotte, aujourd'hui parasite obstiné de la pensée contemporaine. D'où vient ce vertige du négatif ? On l'aura compris en lisant le livre de Shlomo Sand : d'un désir obscur de faire des juifs de purs fantômes, de simples spectres, des morts-vivants, figures absolues et archétypales de l'errance, figures des imposteurs usurpant éternellement une identité manquante. Eternelle obsession qui, loin de s'éteindre, ne cesse de renaître avec, désormais, un nouvel alibi mythologique : les Palestiniens.

© Eric Marty (photo en haut)*
* Eric Marty est écrivain et critique, professeur de littérature à l'université Paris-Diderot
Texte repris du site UPJF

Le négationnisme 'soft' d'un nouvel historien israélien, P.I. Lurçat

lundi 30 mars 2009

L'Inquisition, ancêtre des totalitarismes, Yves-Charles Zarka

""Aucune continuité directe ne relie la "pureté du sang" ibérique et l'antisémitisme racial de l'Allemagne nazie". C'est que l'administration du meurtre de masse des nazis, la logique de l'extermination donc, n'avait pas besoin d'un tribunal, fût-il inquisitorial."

Extraits de la critique de La Logique des bûchers de Nathan Wachtel, Éditions du Seuil, par Yves-Charles Zarka, repris du site du Figaro.

Selon Nathan Wachtel, professeur au Collège de France, le système de terreur froide mis en place par l'Inquisition espagnole anticipe les horreursdu XXe siècle.
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"[...] La tâche de l'Inquisition ne concernait donc pas les Juifs, mais les conversos, les convertis soupçonnés de pratiquer en secret la religion qu'ils avaient pourtant explicitement abjurée. Ceux qui croyaient sauver leur vie en devenant catholiques vont devenir l'objet d'une persécution impitoyable puisqu'elle aboutissait souvent au bûcher, mais aussi implacable parce qu'elle reposait sur un système administratif incroyablement précis, détaillé et, en outre, fiable : "L'Inquisition ne se trompe jamais", disait I. S. Révah. [...]
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Ce système de terreur froide qui précède ou accompagne la terreur sanglante, ce système bureaucratique précis et rigoureux d'établissement de dossiers, de classification et d'archivage qui faisait qu'un individu pouvait être arrêté au Brésil pour une dénonciation faite au Portugal, est ce qui, selon Nathan Wachtel, fait la modernité de l'Inquisition. Cette thèse est, il faut le souligner, d'une grande importance. Contre l'extravagante idée, pourtant fort répandue encore aujourd'hui, selon laquelle le totalitarisme serait un produit de la raison et des Lumières, Nathan Wachtel montre que le système qui, par son fonctionnement et ses mythes (parmi lesquels celui de la race et de l'impureté du sang juif), est le plus proche des pratiques totalitaires modernes, c'est l'Inquisition.
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Mais, là encore, il y a bien sûr des différences majeures soulignées d'ailleurs dans le livre : "Aucune continuité directe ne relie la "pureté du sang" ibérique et l'antisémitisme racial de l'Allemagne nazie" (p. 23). C'est que l'administration du meurtre de masse des nazis, la logique de l'extermination donc, n'avait pas besoin d'un tribunal, fût-il inquisitorial."
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dimanche 29 mars 2009

Les universités britanniques reçoivent des fonds de dictateurs étrangers

Les lobbies dont on ne parle pas. Un rapport révèle que les universités britanniques parmi les plus prestigieuses reçoivent des dons s'élevant à des millions de livres de la part de régimes qui ne respectent pas les droits de l'homme, notamment de pays musulmans. Certains de ces dons sont octroyés sous le couvert de l'anonymat. Ils mettent en danger l'indépendance de ces universités. Que se passe-t-il dans les autres pays européens ?

A part ça, toute l'Europe parle (sélectivement) de démocratie, de droits de l'homme et donne des leçons au monde entier.

Source: article par David T dans Harry's Place

"The Telegraph reports:

Multi-million pound donations from foreign governments have corrupted British universities and threatened academic impartiality, according to a new report.

Universities are accused of a lack of transparency, with foreign donors, including regimes accused of human rights abuses, allowed to give money anonymously.

At least 10 universities, including Oxford and Cambridge, have accepted donations totalling hundreds of millions of pounds.

The report, to be published by the Centre for Social Cohesion (CSC), a think-tank, looks at the funding of Arabic, Islamic and Chinese study centres at academic institutions across the UK.

It alleges that some allow the principal donor "significant oversight" over their running, leading to the censorship of teachers and students.

Examples highlighted in the report include:

* The barring of a painting by a Saudi artist from an exhibition at the School of Oriental and African Studies (SOAS), in London, last year.

Abdulnasser Gharem wanted to show a work depicting a cracked bridge with "Al-Siraat" ("the path") scrawled across it, but the curators chose an alternative work by the artist instead.

SOAS said the decision was taken "to avoid causing unnecessary offence" to Muslims.

* The stifling of a discussion at the Saudi-funded Oxford University Middle East Centre (MEC). When one academic questioned a Saudi participant about terrorist funding at a conference last year, Dr Eugene Rogan, director of the MEC, asked the academic to restrain his language and to "bear in mind what is appropriate to say in the venue where you might be going beyond what would be comfortable for everyone to hear".

* The revelation that Chinese study centres, known as Confucius Institutes, hosted at several UK universities have members of the Chinese government sitting on their advisory board. According to the study, the institutes’ curriculum and teaching standard are set in China with their host universities required to accept "operational guidance" from Beijing.

The report argues that the institutes are a "tool for Chinese propaganda" espousing a one-dimensional view of the country, in particular its relationship with Tibet.

Last year Cambridge and Edinburgh universities were jointly given £16 million to establish an Islamic studies centre. The donor, Prince Alwaleed Bin Talal of Saudi Arabia, is allowed to pick appointees on the management committees at both centres.

The report also argues that foreign donors are viewing British universitites as diplomatic tools and "cultural arms of their government abroad".

In 2001, the Oxford University MEC received a £1 million grant from the King Abdul Aziz Foundation for Research and Archives, based in Saudi Arabia and named after the nation’s founder.

In 1999, SOAS reportedly received £180,000 from the Islamic Centre of England, an organisation with close links to the Iranian government.

SOAS later hosted an event in tribute to the way Ayatollah Khomeini, Iran’s former leader, "modernised" Islamic thought.

Robin Simcox, a research fellow at CSC and author of the report, said there was "a real problem" in UK universities that needed to be addressed.

He said: "Universities across the UK are taking huge amounts of cash from regimes with appalling records on human rights. This clearly needs to be addressed. The country’s finest universities are in bed with some of the world’s worst human rights abusers.

"The concept of foreign funding itself is not the problem. However, too often the donation is not for impartial academic research, but a public relations exercise aimed at altering perceptions of certain nations and subjects.""

- Foreign donors threaten academic freedom at UK universities
- Our universities are competing to take cash from foreign dictators

"Judéophobie à la grecque : le cas Plevris", Andréas Pantazopoulos

- "Légende sous une photo d’Auschwitz: "Ils font bien de conserver le camp en bon état, parce qu’on ne sait pas ce qui peut se passer dans l’avenir"."
- "L’entreprise d’extermination des Juifs [litt. 'la cadavrerie juive'], dans le cas d’Auschwitz, s’est révélée dès le début mensongère." (Kosta Plevris)

"Je suis très reconnaissant à Pierre-André Taguieff de confier à notre site la première diffusion de cet article inédit consacré au cas Plevis (1), rédigé, à sa demande, par son ami, Andréas Pantazopoulos (photo) (2), qu’il définit comme un "excellent connaisseur du système politique grec". (Menahem Macina).
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"Les passions judéophobes sont bien connues et largement répandues en Grèce, où elles font en quelque sorte partie du paysage culturel. Elles y apparaissent comme un phénomène banal, au point de ne pas susciter d’indignation, ni de mouvements de protestations. Cette absence de réaction significative dans l’espace public s’observe face au déferlement des écrits antijuifs depuis plusieurs années : on réédite les Protocoles des Sages de Sion, on multiplie les pamphlets diabolisant Israël et "le sionisme". Ces textes antijuifs donnent à croire que leurs auteurs et leurs promoteurs, propagandistes arrogants, disposent de la clé de l’Histoire, leur permettant de décrypter tous les maux qui nous entourent et de les réduire à leur cause unique : les Juifs. Ces passions antijuives ne sont pas confinées à une frange de population à la mentalité dite "arriérée", se caractérisant par ses préjugés antisémites traditionnels. Elles s’étendent à tous les niveaux de la société, impliquant notamment une partie de la classe politique, surtout celle située à l’extrême droite. Le reste du personnel politique fait preuve d’une indifférence patente lorsqu’une provocation antisémite éclate au grand jour. Les réactions sont très rares, et elles proviennent de très petits groupes (situés plutôt à gauche), d’associations marginales luttant pour les droits de l’homme.

L’acquittement de l’avocat Constantin Plevris, le vendredi 27 mars 2009, par la cour d’appel d’Athènes, pour son livre violemment judéophobe intitulé Les Juifs, toute la vérité, est, de ce point de vue, emblématique. La banalisation du discours antijuif passe pour un droit à la liberté d’expression, un droit à la parole libre, au point qu’on peut légitimement s’interroger sur la question de savoir si l’antisémitisme, en Grèce, se confond avec la liberté d’expression. Ce qui peut se résumer par le slogan du type : pas de liberté d’expression sans judéophobie ! La judéophobie devient ainsi un droit de l’homme.

Il convient donc de s’interroger, avec inquiétude, sur le fait que, dans la Grèce contemporaine, des propos clairement racistes à l’égard des Juifs (leur dignité humaine, leur religion, leur histoire, la Shoah), incitant d’une façon indiscutable à la haine et à la violence contre eux, ne soient pas sanctionnés. Y aurait-il une exception grecque en la matière ? Ce laxisme judiciaire à la grecque, dont on trouve un équivalent en Russie, tranche nettement avec la sévérité, justifiée, des tribunaux français dans l’application de la loi.

Une courte anthologie [1] des propos antijuifs contenus dans le livre de Constantin Plevris est éloquente :


"Réveillez-vous. Les Juifs perfides creusent le tombeau des nations. Réveillez-vous et jetez-les dedans, parce qu’ils le méritent."

"Le monde civilisé est responsable, parce qu’il tolère les parasites internationaux, qui s’appellent Juifs… L’heure des représailles approche."

"Juif et homme sont des concepts antinomiques, c’est-à-dire que l’un exclut l’autre." [2]

"Tout leur comportement criminel explique les actes des nazis contre eux et en plus les justifie."

"L’histoire de l’humanité imputera à Adolf Hitler ceci : il n’a pas débarrassé, alors même qu’il le pouvait, l’Europe des Juifs."

"On les méprise pour leur morale, leur religion, leurs actes, tout cela prouve qu’ils sont des sous-hommes."

[Légende sous une photo d’Auschwitz] "Ils font bien de conserver le camp en bon état, parce qu’on ne sait pas ce qui peut se passer dans l’avenir."

"… Je ne peux pas tolérer que les assassins, voleurs, violeurs, parasites et corrupteurs (…) de la pitoyable Juiverie puissent calomnier les admirables nationaux-socialistes."

"Le ZYKLON B n’était qu’un gaz toxique utilisé pour la désinfection des chambres à gaz (…) Tout le reste est bobard de propagande."

"L’entreprise d’extermination des Juifs [litt. 'la cadavrerie juive'], dans le cas d’Auschwitz, s’est révélée dès le début mensongère."

"Libérez-vous de la propagande juive qui vous trompe avec ses mensonges sur les camps de concentration, les chambres à gaz, les 'fours crématoires', et autres histoires du pseudo-Holocauste…"

Une fois de plus, en dépit du caractère scandaleux et hautement provocateur de ce long pamphlet antijuif, la grande majorité de la classe politique grecque et des organisations de la société civile est restée muette. Un silence volontaire qui, au-delà de l’indifférence, pourrait être l’indice d’une connivence, voire d’une complicité dans l’abjection."

© Andréas Pantazopoulos - Texte repris du site UPJF

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Notes de Pierre-André Taguieff
1. Article revu par Taguieff (28 mars 2009).
2. Andréas Pantazopoulos (né en 1960), historien et politologue, enseigne au Département de sciences politiques de l’université Aristote de Thessalonique (Grèce). Il a notamment publié, en français : "Le national-populisme grec, 1974-2004", Les Temps Modernes, n° 645-646, septembre-décembre 2007, pp. 237-267.
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Notes de Menahem Macina
[1] Nombreuses citations (traduites en anglais), provenant de Greek Helsinki Monitor, sur la liste MINELRES (août 2007): "Greece: Trial of Kostas Plevris and "Eleftheros Kosmos" for anti-Semitism on 5 September 2007".
[2] Ce propos rappelle celui que Rauschning attribuait à Hitler : "Le Juif est la créature d'un autre Dieu. Il faut qu'il soit sorti d'une autre souche humaine. L'Aryen et le Juif, je les oppose l'un à l'autre et si je donne à l'un le nom d'homme, je suis obligé de donner un nom différent à l'autre." (Rauschning, Hitler m’a dit, Paris, 1939.)

- Journal grec: l'élection d'Obama signale "la fin de la domination juive"
- Le négationniste grec Kostas Plevris acquitté en appel
- Kostas Plevris - Greek Neo-Nazi Author Convicted
- K. Plevris: "I am a Nazi and a fascist, I am racist, anti-democratic and I am an anti-Semite"
- Kostas Plevris: Hitler could have rid Europe of the Jews but did not
- Anti-semitism in Greece: Final conviction of "Eleftheros Cosmos"
-
Mikis Theodorakis, compositeur grec, Israël "racine du mal"
- Le « bonbon du terrorisme », selon Theodorakis
- Théodorakis, 'don de Dieu' dont notre peuple se passerait bien
- Théodorakis : "Mon opinion sur le peuple israélien"
- M. Theodorakis, les vrais meurtriers ne sont pas Américains
-L'antisémitisme à la grecque n'est pas mal non plus, merci !

samedi 28 mars 2009

Les dix citations de la semaine (2)


"On est toujours sûr de tomber, au hasard des journées, sur un Français, souvent intelligent par ailleurs, et qui vous dit que les Juifs exagèrent vraiment. Naturellement, ce Français a un ami juif qui, lui, du moins… Quant aux millions de Juifs qui ont été torturés et brûlés, l’interlocuteur n’approuve pas ces façons, loin de là. Simplement, il trouve que les Juifs exagèrent et qu’ils ont tort de se soutenir les uns les autres, même si cette solidarité leur a été enseignée par le camp de concentration." (Albert Camus (1913-1960), écrivain et philosophe français)

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"[...] les comparaisons [d'Israël] à l'apartheid - ou, encore plus radicalement et plus couramment de nos jours, aux Nazis. La comparaison aux Nazis a émergé dans les années 1970 en Europe occidentale et également dans le monde arabe, et maintenant elle s'est répandue pratiquement partout." (Paul Berman, intellectuel américain, auteur de Terror and Liberalism)

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"Je trouve que l’indignation ne doit pas être sélective. Il faut soutenir Israël, c’est une démocratie. Alors qu’aucun pays musulman n’est une démocratie, il faut le savoir." (Philippe Torreton, acteur et homme politique français)

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"Israël a consolidé l’Etat moderne. Il a été et est à l’heure actuelle la seule authentique démocratie du Moyen-Orient - où la minorité arabe (20%) jouit de pleins droits et exerce ses droits politiques comme tous les autres citoyens [...]. Récemment, c'est grâce à Israël qu’il a été possible de contenir l'expansion du fondamentalisme islamique, ce qui l'a obligé à consacrer des moyens importants à des guerres de basse intensité." (Miguel Castelo Branco, écrivain portugais)

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"L'Holocauste représente la volonté (exécutée à 50%) d’éradiquer un peuple, de l'effacer, et de traiter des enfants, des femmes et des personnes âgées comme s'ils étaient un fléau et non des personnes. Cette extermination ne fut pas uniquement un crime contre les Juifs mais elle constitua un crime contre le concept même d'être humain." (Enrique Krauze, écrivain mexicain et directeur de la revue Letras Libres)

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"J'invite tous les Allemands qui déclarent vouloir mettre un terme au débat sur le passé nazi à porter une kippa, ou une étoile de David, pour se rendre compte de l'antisémitisme auquel les juifs allemands sont confrontés au quotidien." (Gideon Joffe, président de la communauté juive de Berlin)

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"Que lui reproche-t-on [à Tarik Ramadan] ? De proposer un moratoire en matière de lapidation. [...] on se moque éperdument de la situation des femmes lapidées et [...] on veut simplement sauter sur la première excuse venue pour empêcher Ramadan d'énoncer des vérités déplaisantes sur Israël." (Jean Bricmont, professeur à l'Université Catholique de Louvain)

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"Le terme de "lawfare" est construit sur "warfare" (le fait d’entrer en conflit, de faire la guerre). Ce néologisme peut se traduire par "utilisation du droit comme arme de guerre", ou guerre juridique, ou guerre par voie légale. Il désigne finalement le détournement des valeurs juridiques occidentales et internationales, et une certaine exigence de vérité, afin de porter tort à Israël, aux Etats-Unis ou à toute puissance s’opposant au projet islamique. Cette stratégie procède à un détournement de l’attitude humaniste qui est à la base du concept de compétence universelle, lequel, devenu ancillaire politique, n’est plus alors qu’une incantation vide de sens - mais pas d’effets de propagande. En adoptant une posture accusatrice, les ONG qui prônent des poursuites judiciaires se placent naturellement du côté de la vertu…" (Jean Szlamowicz, maître de conférences)

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"Depuis le retrait unilatéral israélien à l'été 2005, et la prise de pouvoir par le Hamas local, Gaza, l'un des territiores les plus densément peuplés au monde, a été littéralement asphyxié par le blocus économique et financier. Cet isolement mis en oeuvre par les Israéliens répondait aux attaques par roquettes Katiouchas dont les colons du Sud étaient la cible." (René Guitton, Ces chrétiens qu'on assassine, Flammarion, 2009 (p. 115))

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"Il n’est pas normal que Dieudonné, qui est interdit de spectacle et condamné en France, puisse se produire ici [à Bruxelles]. Il y a des limites à la liberté d’expression. N’existe-il pas un cordon sanitaire contre le Vlaams Belang en Belgique, pourquoi ne l’applique pas contre tous les types de racistes ?" (Kevin Hirsch, président des étudiants juifs de Belgique)

Les dix citations de la semaine dernière: (1)

Eve Garrard sur l'antisémitisme contemporain de la gauche en Grande-Bretagne

"... une réelle source d'inquiétude pour les Juifs qui commencent à sentir que les brèves décennies pendant lesquelles être Juif en Grande-Bretagne ne posait pas de problème pourraient bientôt toucher à leur fin."

"A ma connaissance, il n'existe a pas à l’heure actuelle de projet antisémite délibéré et conscient au sein de la gauche visant à saper le statut des Juifs de Grande-Bretagne et d’ailleurs, ni à leur dénier le droit à l'autodétermination et à l'auto-défense qui est accordé à d'autres. Mais il y a un nombre important de gens se réclamant de la gauche libérale qui se comportent comme si elles étaient dans les faits complices d’un tel projet ; qui sont insensibles aux conséquences effroyables de leur comportement ; et qui par leurs agissements stimulent et facilitent la tâche des antisémites avérés que veulent exploiter les juteuses possibilités qu’une telle situation leur offre.

Cet enthousiasme à préparer le terrain où se développe la haine des Juifs, est en soi une évolution nauséabonde de la gauche, et constitue une trahison de certains de ses principes les plus fondamentaux. Elle constitue également une réelle source d'inquiétude pour les Juifs qui commencent à sentir que les brèves décennies pendant lesquelles être Juif en Grande-Bretagne ne posait pas de problème pourraient bientôt toucher à leur fin."

Traduction libre de la conclusion d'un article d'Eve Garrard repris du site Engage
L'article complet d'Eve Garrard "A Thought Experiment" est consultable
ici

A lire également :
Les 10 commandements du parfait boycotteur, à l'usage des syndicats et autres entités, Eve Garrard

Le négationniste grec Kostas Plevris acquitté en appel

"En 1945 la Race Blanche a subi la plus grande défaite de son histoire. Le combat épique de l'Allemagne hitlérienne pour imposer la domination aryenne s'est terminé sans victoire."

"Dieu merci, il ne reste même plus 1.500 juifs à Salonique..." (Kostas Plevris)

"... la Cour d'Appel a qualifié le livre diffamatoire de Plevris - qui nie la Shoah, traite les Juifs de "sous-hommes" et les menace de "rouvrir les crématoires d'Auschwtiz" - de "travail scientifique"."
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Notons qu'un récent sondage a révélé que 24% des Grecs ne voudraient pas avoir un voisin juif.
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ATHENES (AFP)---La cour d'appel d'Athènes a acquitté vendredi en suivant le réquisitoire du procureur un militant néonazi autoproclamé condamné en première instance à 14 mois de prison pour un brûlot antisémite.

Le Conseil central juif de Grèce (Kis) a immédiatement réagi en exprimant sa "déception et sa stupéfaction" face à un verdict qui "cause tristesse et inquiétude" et "protège, non la liberté d'expression mais un antisémite et néonazi autoproclamé".

L'avocat Kostas Plevris avait été reconnu coupable en décembre 2007 "d'injure raciale" et "incitation à la haine et à la violence raciale" pour son livre "Les juifs, toute la vérité". Il avait aussitôt fait appel.

L'ouvrage, paru en 2006, mêle sur près de 1.400 pages déni de l'Holocauste, apologie des nazis et menaces contre les juifs, notamment qualifiés de "sous-hommes" et "ennemis mortels" méritant "le peloton d'exécution".

La cour d'appel a acquitté vendredi à l'unanimité son auteur de l'accusation d'injure raciale et à une majorité de quatre juges sur cinq de la seconde accusation.

"A entendre le procureur, il s'agit d'un livre à contenu historique", a affirmé le président du KIS, Moisis Constantinis.

Le KIS va se pourvoir devant la Cour suprême pour demander la cassation du verdict, a-t-il ajouté.

La condamnation en première instance avait été la première application d'une législation anti-raciste datant de 1979 dans un pays où la littérature antisémite comme "Le Protocole des Sages de Sion" circule librement.

La communauté juive de Grèce compte aujourd'hui quelque 6.000 personnes.

Environ 50.000 de ses membres, qui vivaient principalement à Salonique (nord), ont été massacrés durant l'occupation nazie.
Source: EJP
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Extraits de The Jews - The Whole Truth, "travail scientifique" de Kostas Plevris :

Adolf Hitler: The tragic leader of the German Third Reich is certainly the most impressive leadership figure of the modern age… Human history will blame Adolf Hitler for the following: 1. He could have rid Europe of the Jews, but did not; 2. He did not use the special chemical weapons, which only Germany possessed, to gain a victory... Because of the defeat of Germany then, the White Race and Europe are at risk now… The day will come when Europeans will either dominate or be destroyed. Either way they will acknowledge that Hitler was right... (p. 881)
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Heinrich Himmler: Chief in Command of the SS… facts and arguments verify the high moral standing of the Man who, despite the fact that in one day he could have issued the order for all Jews to be put to death, chose to expel them from Europe so as to rid the continent of the White Race of the non-European Semites.... The SS, in particular the combatant SS (Waffen SS,) were the knights in armor of the modern age, indomitable fighting men from every country in Europe, who sacrificed their lives for the ideal of a New Order for civilized peoples. Unfortunately for the human race, they were defeated… They were all fine examples of faith, discipline and fighting skill, serving the ideals of National Socialism. Their bearing reflected the greatness of their character so only the very best of the Aryan Race were included in the ranks of the SS…. (p. 869)
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Joseph Goebbels: One of the brightest minds of the century. A philosopher and fighter with a deep understanding of mass psychology, on every battlefield he vanquished Jewish Bolshevism and headed his country's all out war. (p. 885)
Hitler was blamed for something that did not actually take place. Later the history of humanity will blame him for not ridding Europe of the Jews, though he could have … My dear Jews, I do not ask you to suffer all the things that your holy books tell you that we should suffer from you… You are criminals because that is what your religion has taught you to be. You are murderers because crime is instilled in you from an early age. Therefore we others have the right to deal with you. And that is what we will do. (p. 852)
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ZYKLON B, so extensively publicized as the gas used to put Jews to death in the special gas chambers (which have not been found) was merely a poisonous gas used to fumigate the concentration camps … everything else [said about it] is fiction produced for the purposes of propaganda. (p. 1008)
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The SS divisions fought with unparalleled heroism. (p. 853)
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In 1945 the White Race suffered the greatest catastrophe in its history. Hitlerian Germany's epic struggle for dominance by Aryans ended without a victory. (p. 869)

- Journal grec: l'élection d'Obama signale "la fin de la domination juive"
- Kostas Plevris - Greek Neo-Nazi Author Convicted
- K. Plevris: "I am a Nazi and a fascist, I am racist, anti-democratic and I am an anti-Semite"
- Kostas Plevris: Hitler could have rid Europe of the Jews but did not
- Anti-semitism in Greece: Final conviction of "Eleftheros Cosmos"

vendredi 27 mars 2009

Bruxelles: symposium sur l'antisémitisme (30 mars)

Le Congrès Juif Européen et le CCOJB vous invitent à assister au symposium "Construire ensemble l’avenir de l’Europe. Le combat contre l’antisémitisme, la défense des valeurs européennes et de la coexistence" qui se tiendra au Parlement européen le 30 mars 2009, de 10h à 17h. L'événement est placé sous le patronage de la présidence tchèque de l'Union européenne, du Parlement européen et de son président Hans-Gert Pöttering et avec la participation de la Commission européenne et de son Vice-Président Jacques Barrot.

Le symposium sera consacré au thème de l’avenir de l’Europe à construire ensemble et dans le cadre duquel des députés européens, des présidents de groupes politiques, des leaders communautaires et religieux, des experts et des intellectuels se réuniront pour discuter des moyens de faire face aux défis posés par l’intolérance et des méthodes susceptibles d’apprendre aux Européens à mieux co-exister.

Ce symposium se déroulera en deux parties, l’une sur l’état actuel de l’antisémitisme en Europe, et l’autre sur le vivre ensemble en Europe, le dialogue interculturel, les valeurs communes et l’entente mutuelle.

PROGRAMME
10hOuverture du symposium
L’antisémitisme en Europe et le rôle du Congrès Juif Européen

Par Moshe Kantor, Président du Congrès Juif Européen

10h15
L’Union européenne et la lutte contre le racisme, la xénophobie et l’antisémitisme

Par Jacques Barrot, Vice-Président de la Commission Européenne, chargé de la Liberté, la Sécurité et la Justice

Tolérance dans l’Union Européenne
Par Aleksander Kwasniewski, Président du Conseil Européen pour la Tolérance et la Réconciliation, ancien Président de la République de Pologne

10h55Etat des lieux de l’antisémitisme dans l’Union européenne
Modérateur: Serge Cwajgenbaum, Secrétaire général du Congrès Juif Européen

L’Union européenne et la lutte contre le racisme, la xénophobie et l’antisémitisme
Présentation par Ioannis Dimitrakopoulos, Chef de l’unité recherches et recueil des données à l’Agence européenne des droits fondamentaux (FRA)

Situation de l’antisémitisme en France, et dans les pays nordiques
- Richard Prasquier, Président du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF)
- Rony Smolar, Président de la Communauté juive de Finlande

Témoignage de Mme Ruth Halimi, mère d’Ilan Halimi, assassiné en France en février 2006

L’antisémitisme en Europe: chiffres et statistiques
Par Mike Whine, Directeur des affaires internationales, Community Services Trust (CST, Grande-Bretagne), en lien avec Ron Azoguy, directeur général du Service de Protection de la Communauté Juive de France (SPCJ)

Antisémitisme structurel, antisémitisme conjoncturel
Par Joël Kotek, Historien, Professeur à l’Université Libre de Bruxelles

Le danger des comportements extrémistes et intolérants
Par Mohamed Sifaoui, écrivain et journaliste

12h10 › Déclarations de représentants des groupes politiques européens
12h40 › Débat
13h30 › Déjeuner

14h30Vivre ensemble en Europe
Allocution d’ouverture par Joël Rubinfeld, Président du Comité de Coordination des Organisations Juives de Belgique (CCOJB)

14h35 › Table ronde de responsables religieux et communautaires
Modératrice: Flo Kaufmann, Chairman du Conseil d'administration du Congrès Juif Européen
- Hassen Chalghoumi, Imam de Drancy (France)
- Cardinal Philippe Barbarin, Archevêque de Lyon
- Tomas Sandell, Coalition Européenne pour Israël
- Haras Rafiq, Directeur exécutif du Sufi Muslim Council (Grande-Bretagne)
- Michael Schudrich, Grand Rabbin de Pologne
- Dr. Hendrik Hoet, Président de la Commission Catholique pour les Relations avec le Monde Juif (Belgique)
- Raphaël Hadad, Président de l'Union des Etudiants Juifs de France (UEJF)

15h10 › Table ronde de journalistes et intellectuels
Modérateur: Haïm Musicant, Directeur du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF)
- Mia Doornaert, journaliste à De Standaard (Belgique)
- Jean-Philippe Moinet, ancien journaliste au Figaro, Président du European Civic Circle (France)
- Mohamed Sifaoui, écrivain et journaliste (France)
- Boaz Bismut, ancien journaliste au Yediot Aharonot, éditeur d'Israel Today (Israël)

16h05 › Débat
16h35 › Conclusions
Présidente de séance: Charlotte Knobloch, Présidente de la communauté juive d’Allemagne
Allocution de clôture par Moshe Kantor, Président du Congrès Juif Européen
Conclusion par un représentant de la présidence tchèque de l’Union Européenne

Symposium sur l'antisémitisme au Parlement européen Date › 30 mars 2009, 10h-17h Adresse › Parlement européen, Bâtiment Altiero Spinelli, Salle ASP 5G3, 60 rue Wiertz, 1047 Bruxelles Réservation obligatoire :symposium@eurojewcong.org

Source: CCOJB

Les médias norvégiens ridiculisent et déforment les propos d'un auteur israélien

"Manfred Gerstenfeld n’a jamais prononcé les accusations que les médias lui ont imputées. Il n'a jamais dit que "la Norvège est le plus antisémite d’Europe". Ni que "les Norvégiens sont des barbares et ne sont pas civilisés". Ces commentaires furent inventés de toutes pièces par des Norvégiens, dans le but de discréditer Manfred Gerstenfeld." (...) La polémique finit par se calmer, on ne parle plus de "Derrière le masque humanitaire" et les médias norvégiens s’adonnent à nouveau aux joies de la "critique légitime d'Israël", domaine dans lequel ils excellent."

Suite de : Simen, un très jeune politicien norvégien, fustige "le peuple élu de Dieu"

Traduction d'un texte repris du blog Norway, Israel and the Jews

"Le reste du monde ne s’intéresse pas beaucoup à la Norvège. Nous ressemblons à la Nouvelle-Zélande mais avec plus de neige. Chez nous tout marche plus ou moins bien, nous coexistons pacifiquement avec nos voisins et il n'y a vraiment pas grand-chose à raconter. Par exemple, la Norvège est membre de l'OTAN et alliée des États-Unis depuis plus d'un demi-siècle. Pourtant, les livres d'histoire sur la politique étrangère des États-Unis ont la fâcheuse habitude de ne jamais mentionner la Norvège. C’est douloureusement frustrant pour un petit pays qui compte sur l’Occident pour sa protection et considère les Etats-Unis comme son allié le plus proche. Ainsi, lors des rares occasions où la Norvège se trouve au centre d'un débat nous nous affolons.

En 2008, le politologue israélien Manfred Gerstenfel publia un ouvrage "Derrière le masque humanitaire: Les pays nordiques, d'Israël, et les Juifs", composé de plusieurs essais sur l’histoire de l’antisémitisme et ses manifestations actuelles. L’auteur postule que les élites des pays nordiques "sont imprégnées d'un racisme humanitaire" qui camoufle et métamorphose l’antisémitisme classique en "critiques légitimes" du seul 'Etat juif au monde : Israël. Que les médias et les politiciens lui imposent un code de conduite impossible à atteindre tandis qu’ils ferment les yeux sur les tares et les torts des ennemis d'Israël.

Précisons que ce n’est pas tout à fait le genre de livre auquel les Norvégiens s’attendaient. Nous préférons de loin qu’on aborde les matières dans lesquelles notre merveilleux pays s'illustre. Prenons l’aide norvégienne au développement qui représente 1% de notre PIB. Comment se fait-il qu’il n’a pas eu la bonne idée d’en parler, au lieu de formuler de vilaines remarques sur l'antisémitisme ? Un débat douloureux fut néanmoins amorcé. Les gens ont commencé à parler de l'ouvrage. Certains insistaient qu’il pourrait y avoir un fond de vérité et envisagèrent une remise en question. Après tout, la Norvège pouvait ne pas être aussi parfaite que ça.

A la suite de la publication du livre, Manfred Gerstenfeld accorda un entretien à Fredrik Græsvik de la chaîne de télévision norvégienne TV2. Et le 1er mars, 20 journaux norvégiens rapportaient que Manfred Gerstenfeld avait déclaré que "la Norvège est le pays le plus antisémite d’Europe" et que "les Norvégiens sont des barbares et ne sont pas civilisés". Ces citations se propagèrent comme un traînée de poudre dans tout le pays et jusqu’en Suède, un pays qui n’a pas davantage de raisons que la Norvège d’apprécier Manfred Gerstenfeld.

Dans le sillage des articles, les contre-attaques méchantes ne se firent pas attendre. Des bloggeurs fous de colère se déchaînèrent sur Internet. Comment osait-il ? Est-ce que cet obscur Israélien, ce bouffon à la solde d’un think-tank, pouvait être pris au sérieux ? Et il y avait plus que de la colère et de l'indignation dans l'air. Il y avait un sentiment libérateur de soulagement. L'auteur israélien de ce livre inopportun n’était rien d’autre qu’un fieffé raciste, un fumier qui haïssait la Norvège ! Pas besoin de lire son ouvrage. Pas besoin d'un débat fondé sur les thèses d’un personnage aussi stupide.

La polémique finit par se calmer, on ne parle plus de "Derrière le masque humanitaire" et les médias norvégiens s’adonnent à nouveau aux joies de la "critique légitime d'Israël", domaine dans lequel ils excellent.

Mais il y a un petit problème. Manfred Gerstenfeld n’a jamais prononcé les accusations que les médias lui ont imputées. Il n'a jamais dit que "la Norvège est le plus antisémite d’Europe". Ni que "les Norvégiens sont des barbares et ne sont pas civilisés". Ces commentaires furent inventés de toutes pièces par des Norvégiens, dans le but de discréditer Manfred Gerstenfeld. Voici la lettre de Manfred Gerstenfeld à la direction de la chaîne TV2, et voici la réponse plutôt cavalière du journaliste Fredrik Græsvik qui s’excuse, si l’on peut dire, du bout des lèvres.

Maintenant plus personne ne parle de cette affaire qui, il y a peu, provoqua tant de remous.

Dans la mesure où les Norvégiens se souviendront encore de Manfred Gerstenfeld ils garderont l’image d’un Israélien ridicule qui a voulu utiliser la vieille accusation d’"antisémitisme" pour intimider ses contradicteurs et étouffer toute critique parfaitement légitime des "atrocités" commises par les Israéliens.

Mais vous au moins connaissez la vérité. Et c'est déjà un progrès."

- Juifs quittez la Norvège, la Palestine vous appelle (1940)
- Ministre des Affaires étrangères norvégien: l'Europe est trop pro-israélienne
- Did Norway's FM compare settlers to Nazis?, YNet
- "Khaybar, Khaybar, ô les Juifs, l'armée de Mohammed va revenir"
- Otto Jespersen: la blague sur le gazage des Juifs, des puces et des poux
-
Norway Funding PA Hate Media, Arutz Sheva
-
Le peuple choisi par Dieu, Jostein Gaarder,UPJF

jeudi 26 mars 2009

L'ambassade d'Israël à Londres conteste les méthodes du quotidien The Guardian

"Leur méthodologie pose problème. Ils ne sont pas allés dans la bande de Gaza avec un esprit ouvert. Leur intention était d’instruire un procès à charge d’Israël. Ils voulaient étayer la thèse qu'Israël avait commis de crimes de guerre et il leur fallait revenir avec des éléments de preuve à juxtaposer aux formules choc d’Amnesty et d’autres associations de droits de l'homme." (Lior Ben-Dor, porte-parole de l'ambassade d'Israël à Londres)

Traduction libre d'un article de Jonny Paul repris du site du Jerusalem Post

"L'ambassade d'Israël à Londres conteste la méthodologie et les motivations du quotidien The Guardian qui a, en deux jours, publié trois articles et un éditorial attaquant Israël et l'accusant d'avoir commis des "crimes de guerre".

Lundi, le journal a accusé Israël d'avoir délibérément tiré sur du personnel médical palestinien et d’avoir tué de manière indiscriminée des civils palestiniens en utilisant des drones. Mardi, un éditorial et un autre article accusaient Israël d'avoir utilisé des civils comme boucliers humains.

Le porte-parole de l'ambassade, Lior Ben-Dor, a confié au Jerusalem Post qu'un des auteurs de l’article paru mardi, Julian Borger, l’avait appelé vendredi pour avoir des précisions, mais qu’il avait compris au cours de l’entretien qu’il se trouvait devant un "fait accompli" [en français dans le texte], que l’article avait déjà était rédigé, les conclusions tirées et que le journaliste, en l'interrogeant, voulait "créer l’illusion d’une fausse impartialité".

Julian Borger indiqua à Lior Ben-Dor qu’il avait au préalable contacté le porte-parole de Tsahal, à Jérusalem, mais qu’on lui avait dit que l’enquête, étant toujours en cours, il n’y aurait pas de commentaires. (…)

"Le sentiment global était que l'article avait déjà été bouclé et qu’ils voulaient juste ajouter une ou deux phrases venant du côté israélien", dit-il.

Il a également remis en question la méthodologie et les intentions du Guardian.

"Leur méthodologie pose problème. Ils ne sont pas allés dans la bande de Gaza avec un esprit ouvert. Leur intention était d’instruire un procès à charge d’Israël. Ils voulaient étayer la thèse qu'Israël avait commis de crimes de guerre et il leur fallait revenir avec des éléments de preuve à juxtaposer aux formules choc d’Amnesty et d’autres associations de droits de l'homme."

Lior Ben Dor ajouta que tous les témoignages venant de Gaza sont sujets à caution vu que les Gazaouis ne peuvent pas s’exprimer librement car ils risquent leur vie

"Nous connaissons le cas de beaucoup de personnes qui ont dénoncé le Hamas et à qui on a refusé de l’aide humanitaire, qui ont été torturées, voire tuées", ajouta-t-il.

"Le reportage terminé, Clancy Chassay [le journaliste du Guardian qui a signé les articles] rentrera chez lui à Londres, mais les Gazouis doivent tenir compte du Hamas."

Citant l'éditorial du Guardian de mardi, Lior Ben-Dor a déclaré que le Guardian reconnaît que les tirs de roquettes sur Israël sont aussi un crime de guerre :

"Il n'est pas question de nier que le Hamas et d’autres groupes militants à Gaza sont coupables. Lancer des roquettes à l’aveugle sur des civils dans le sud d'Israël est aussi un crime de guerre", est-il indiqué dans l’éditorial paru mardi.

Mais Lior Ben-Dor observe: "L’éditorial admet les faits, mais comment se fait-il qu’ils n’argumentent pas que lancer des roquettes et des mortiers contre des centres urbains est un crime de guerre ? Ils auraient pu se rendre à Ashkelon ou à Beersheba pour recueillir le témoignage de civils visés par le Hamas. Dans l’éditorial, ils auraient pu consacrer au moins un paragraphe, au lieu d’une seule phrase, aux crimes du Hamas. En une seule phrase, ils essayent de créer une impression d’impartialité, mais personne n’est dupe.

"Ils auraient pu aller recueillir le témoignage d’habitants de Gaza, qui auraient pu dire que leurs maisons servaient de rampe de lancement, ou que les résidents de Gaza étaient utilisés comme des boucliers humains, comme l’a fait Lorenzo Cremonesi (1) [un reporter du quotidien italien Corriere Della Sera] après de l’opération Plomb durci." (…)

"Ce n'est pas par paresse. Il s’agit pas d’une attitude anti-israélienne claire et bien enracinée qui implique la diffamation d'Israël à chaque fois que l'occasion se présente."

(1) Doutes sur le nombre des victimes, à Gaza : il pourrait être de 600 et non 1 300, Lorenzo Cremonesi

Photo d'Ariel Jerozolimski: la presse étrangère près de la frontière de la bande de Gaza pendant l'opération Plomb durci

mercredi 25 mars 2009

La démocratie israélienne enquête sur des dénonciations de crimes. Et les terroristes ? R. Azevedo

"Comme il fallait s’y attendre, les accusations de crimes de guerre et autres gracieusetés commencent à pleuvoir sur l’éternel proscrit : Israël. Certains journaux occidentaux en font leurs choux gras. Les nombreux Israéliens (majoritairement gauchistes pro-palestiniens, post-sionistes) de l’intérieur et de l’extérieur, qui ont des comptes à régler avec l’Etat juif, les religieux, les habitants des implantations, l’armée, etc., leur facilitent la tâche. Et les journalistes israélophobes – ou tout simplement moralisateurs urbi est orbi – reprennent, avec un plaisir non dissimulé, les supputations, les fuites, les rumeurs, sur des exactions – réelles ou supposées - des soldats de Tsahal. C’est qu’ils en ont marre, ces gens-là, des malheurs passés de ce peuple descendant des rescapés de l’Holocauste, qui se targue d’être la seule démocratie du Moyen-Orient, d’avoir l’une des armées les plus morales du monde et qui a la paranoïa de la sécurité. Alors, si on peut lui trouver des tares – si possible aussi monstrueuses que celles de ses ennemis irréductibles, ou qui présentent des analogies troublantes avec celles du régime nazi, pourquoi se priver d’en faire les gorges chaudes ? (Menahem Macina).
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Texte original en portugais : "A democracia israelense investiga denúncias de crimes. E o terror?" (Traduction française : Claude Detienne)

"Mais vous n’allez pas commenter les dénonciations faites par les soldats israéliens eux-mêmes sur des abus commis à Gaza, rapportés par Haaretz et Maariv, journaux israéliens ?"

Je commente ! Et comment ! C’est que le temps manque pour faire tout... en même temps !

Je commence par saluer la démocratie israélienne. Les Forces de Défense d’Israël (Tsahal) ont déjà commencé à enquêter. Car c’est comme ça qu’on fait les choses.

Jusqu’à maintenant, il n’y a pas de preuves. Nous verrons bien. Les heures passent et il semble que les choses prennent déjà une autre tournure.

Une femme palestinienne et deux enfants auraient été expressément visés par des tirs. Le soldat qui a raconté l’histoire a été officiellement convoqué. Et qu’a-t-il dit ?

"Je n’ai rien vu. Il y avait des histoires comme ça. Je n’étais pas dans cette maison et tout ce que j’ai dit était basé sur des rumeurs. Cette conversation n’était qu’un bavardage."

Et un autre cas, celui de la vieille femme atteinte par un tir ? Le soldat qui l’a raconté a aussi été convoqué. Lui aussi avait entendu dire.

Tout est-il mensonge ? Nous verrons bien.

Les Forces de Défense d’Israël disposent de moyens pour punir quiconque les déshonore.

Malheureusement on ne peut pas en dire autant des terroristes, n’est-ce pas ? Quand Israël s’est retiré de Gaza, le Hamas s’est lancé sur ses compatriotes du Fatah. Des écoles (!) ont été transformées en centres de torture. Accusés de collaboration, ces ennemis de l'intérieur ont été exécutés, ou ont eu les jambes criblées de balles.

Il n'y a pas eu le moindre murmure de protestation. Rien !

Bien sûr, les crimes du Hamas ne justifient pas d’éventuels crimes des forces israéliennes. Mais nous pouvons raisonnablement croire que les dénonciations feront l’objet d’enquêtes et que, s'il y a des coupables, ils seront punis.

Que les petits amis de la terreur ne viennent pas ici, avec leur prétendu moralisme, réclamer ceci ou cela."

Reinaldo Azevedo

Source:
UPJF

Belgique: la sénatrice Ecolo Carine Russo, toujours fan de Dieudonné ?

"Hop, Dieudo enchaîne : Je m'excuse, ô peuple élu ! (...) Carine et Gino Russo sont également venus le saluer, évoquant avec lui les pressions et les manipulations qui attendent ceux qui (se) posent trop de questions ..."

Dieudonné à Bruxelles: "A tomber de rire."

Il est paradoxal que la conférence de l'ambassadrice d'Israël, Tamar Samash, qui devait avoir lieu mardi dernier dans la ville de Thuin, ait été annulée (1), mais que le spectacle de l'humoriste français Dieudonné ce mardi à Bruxelles sur "la liberté d'expression" soit autorisé (2).

C'est effectivement paradoxal et surtout révélateur que les autorités d'un pays boycottent une ambassadrice mais que Dieudonné par contre ne fait l'objet d'une interdiction.

L'humoriste a ses fans en Belgique (3). En 2004, alors qu'avec clairvoyance certains (que le quotidien belge Le Soir s'empressait de qualifier de "poignée d'intégristes agités du bocal") mettaient déjà en garde contre ses dérapages, il était venu se produire à Bruxelles et avait beaucoup fait rire en "dérapant" sur le peuple élu, la France, Bernard-Henri Levy.

Dieudonné avait "présenté ses excuses" au Cirque Royal, et la presse francophone s'en était régalée. Le plus élogieux fut sans doute Le Soir qui déclarait avec ravissement que Dieudonné représentait "l'axe du Mal à lui tout seul" et déplorait qu’il ait connu "une mésaventure". Du grand journalisme.

"Trois mois et des poussières après avoir rassemblé contre lui une poignée d'intégristes agités du bocal, Dieudonné est revenu à Bruxelles, le temps d'une représentation exceptionnelle de "Mes excuses". (...)

La salle applaudit à chaque sentence bien sentie. Et ça démarre sur les chapeaux de roue, avec le mea culpa présenté à l'antenne par Marc-Olivier Fogiel pour le dérapage commis dans "ONPP". Hop, Dieudo enchaîne : Je m'excuse, ô peuple élu ! Dans leur cagibi, ses deux techniciens portent des casques (bleus) : sait-on jamais ... Jouant les repentis larmoyants, il promet de faire comme tous les Noirs : zouker, jusqu'à 80 ans. Ça, ils ont le droit...

Et puis, il se reprend : Dès qu'on touche un peu à Israël, t'es parti pour le grand huit. (...) BHL, aussi : il félicite au passage Noël Godin, lequel se marre comme une baleine dans son fauteuil. Et puis le racisme et la France, bien sûr, pays des droits de l'homme : Blanc, évidemment, précise-t-il. Parce que les Canaques et les Noirs, hein, franchement ... (...)

Les répliques pleuvent, façon boxeur ou artificier, pourfendeur de cette pensée unique qu'on tente de nous imposer. Ses cibles ? Les Etats-Unis, les religions, l'enseignement, les donneurs de leçon, le droit exclusif à la souffrance, les petits scouts du Betar, les médias qui truquent ... (...)

Un débat télévisé, tout d'abord, opposant deux intellectuels, un sioniste et un musulman. Devinez à qui est dévolue la quasi-totalité du temps de parole ? En fin de parcours, on assiste ensuite à une réunion de l'ARA, l'Association des racistes anonymes. Il y joue... Dieudonné, nazi plus ou moins contrit. A tomber de rire.

Carine et Gino Russo sont également venus le saluer, évoquant avec lui les pressions et les manipulations qui attendent ceux qui (se) posent trop de questions ... Militant et engagé, Dieudonné reste ce fou du roi accro à l'ironie salutaire. Prêt au débat, prêt à gratter toutes ces frontières virtuelles qui divisent l'humanité. Pour le citoyen M'bala M'bala, l'exercice d'équilibrisme n'est pas fini...·"

Il est affligeant qu'on ait pu compter Carine Russo (devenue entre-temps sénatrice Ecolo) et Gino Russo, les parents d'une des petites victimes du tueur en série et pédophile Marc Dutroux, parmi les fans les plus ardents de Dieudonné. Toujours ce refoulé chez certains qui fait irruption - ce besoin, en cas de malheur ou d'adversité, de croire aux complots, de s'en prendre au "peuple élu", à Israël.

Comme il est troublant de constater que pour Victor Dutroux, le père de Marc Dutroux - qui par ailleurs était enseignant - les vrais monstres avec majuscules sont George W. Bush et Ariel Sharon, et pas son fils :

"En août 2003, Télémoustique, l’équivalent belge de Télérama, réussit à faire dire à Victor Dutroux, le père de l’homme le plus haï de Belgique, que "si Marc est un monstre, Bush est un monstre majuscule (…) Et Sharon ne vaut pas mieux." (4)

(1) L'ambassadrice d'Israël en Belgique empêchée de parole
(2) Dieudonné, conférencier très itinérant
(3) Dieudonné invité en 2008 à l'occasion du 20ème anniversaire du Théâtre Varia (Bruxelles)
(4) Entretien. Victor Dutroux, "Marc n’est pas pédophile", Télémoustique, n°4046, 13 août 2003

mardi 24 mars 2009

Ministre libanais: la famille royale saoudienne est inféodée aux Juifs

Une aubaine pour les amateurs de complots et de conspirations. Ce n'est pas un quelconque fantaisiste qui raconte des inepties. C'est l'ancien ministre libanais Wiam Wahhab qui développe le plus sérieusement du monde un fabuleux complot judéo-saoudien à la TV Aj-Jadid/New TV (Liban) :

"Je crois que, pour se venger du Prophète Mahomet, les Juifs qui vivaient à Medine y sont retournés 1.400 ans après la défaite que leur a infligée le Prophète Mahomet. Et ce grâce au régime [saoudien]. Je suis absolument sûr de ce que je dis. Cherchez la tribu [juive] Qaynuqa. Les Musulmans savent ça. Faites donc des recherches sur la tribu Qaynuqa et vous allez voir ce qui se passe avec le régime saoudien à l'heure actuelle."


Source: vidéo Memri
(via Israelly Cool)

lundi 23 mars 2009

Le négationnisme: un hobby comme un autre

"Mon travail d’investigation est un hobby. Je ne m’y consacre pas pour gagner de l’argent. (…) Quant à l’"holocauste" juif, l’éternelle victimisation fait partie d’une politique bien définie. Mais l’existence des chambres à gaz et l’intention génocidaire sont loin d’être prouvées. Bien au contraire."

A l'ombre des grands "spécialistes", toute une armée de négationnistes autodidactes s'agite sur Internet.

Cet aimable échange de vues entre négationnistes amateurs fait suite à un article paru dans le site d'extrême droite portugais Un homme des villes tenu par un certain Diogo. L'échange est intéressant car il illustre ce qui se passe dans la tête de ces conspirationnistes passionnés. Diogo ne ménage pas ses efforts: il traduit des articles, il intervient dans les forums (dernièrement dans le blog de l'historienne Deborah Lipstadt), il lit, il compulse des statistiques, il fait des rapprochements etc.

Pour ses démonstrations historiques, Diogo fait surtout confiance aux textes d'auteurs juifs : Yehuda Bauer, Norman Finkielstein, Tony Judt, Amira Hass et autres.

Grâce à Diogo et à un certain xatoo, on finit par découvrir que Tony Judt, ce "bon juif" hypercritique, n'est qu'un imposteur et qu'il est en fait un agent du grand complot. Il assène quelques vérités pour mieux faire passer ses mensonges au sujet de l’"Holocauste" (toujours entre guillemets).

C’est donc prouvé qu'il y a des complots dans les complots ... et ce à l’infini. Mais quelques-uns pour le grand bien de l'humanité restent vigilants.

Extraits des commentaires.

Le négationnisme: un hobby

Diogo :

"J’ai le souci de ne choisir que des déclarations d’universitaires et d'écrivains juifs, dans le but de faire comprendre que pour beaucoup de juifs la question d’Israël et de l’utilisation qu’est faite de l’"holocauste" n’est pas consensuelle.

Mon travail d’investigation est un hobby. Je ne m’y consacre pas pour gagner de l’argent. (…)

Quant à l’"holocauste" juif, l’éternelle victimisation fait partie d’une politique bien définie. Mais l’existence des chambres à gaz et l’intention génocidaire sont loin d’être prouvées. Bien au contraire."

Tony Judt démasqué par xatoo

xatoo [bloggeur anti-capitaliste, antisémite, négationniste] :

"1. La fiction : "Tony" Judt est un juif subtil. Son œuvrage historique majeur sur la seconde guerre mondiale vient d’être primé. C'est un travail monumental destiné à discréditer l’URSS en tant que force progressiste de son époque.

"Tony" vit en Amérique et il est clair que son "œuvrage" a fait l’objet d’une commande rémunérée. L’"œuvrage" recèle, toutefois, une infinité d’erreurs grossières qu’une analyse sérieuse permet de démonter facilement.

2. La réalité : "Jews have been involved openly and smugly in acts of utter cruelty. In one situation, Jews set fire in and around a Palestinian home comprising 20 people, many of them children. Security guards form the nearby settlement Kiryat Arba sealed off the entrance to the Palestinian home, preventing assistance. I am nauseous just knowing this" [extrait d'un texte d’Avrum Rosenseweig dans Haaretz - c'est visiblement un bon juif qui dit la vérité].

Un complot en cache un autre

Diogo :

"La subtilité de Tony Judt consiste à raconter quelques vérités pour mieux faire passer sa propagande. La phrase "L'instrumentalisation moderne de l’Holocauste pour obtenir des avantages politiques et éthiquement infâme et politiquement périlleuse" est une de ces vérités."

L’article du Haaretz que tu mentionnes est une somme de ces vérités."

Un certain groupe intouchable

Johnny Drake :

"Excelent post!!! Il devrait être publié dans tous les journaux et périodiques. Malheureusement c’est fort peu probable parce que Diogo serait accusé et condamné pour … quelque chose … parce qu’il y a toujours quelque chose qui offense quelqu’un ou un certain groupe intouchable …"

D'après vous, qui contrôle tout ?

Diogo :

"(…) d’après vous qui domine le pouvoir financier, et par conséquent, les médias, les complexes militaire et pétrolier ? Qui croyez-vous est derrière les grandes guerres du vingtième siècle, de l’actuelle "guerre contre le terrorisme" et du " terrorisme" lui-même ?"

dimanche 22 mars 2009

Les dix citations de la semaine (1)


"Je crois que l'apport des Juifs à la condition humaine est incommensurable par rapport à leur nombre: je crois qu'ils sont un peuple immense. Non seulement ils nous ont donné deux dirigeants de la stature de Jésus-Christ et de Karl Marx, mais ils se sont payé le luxe de ne suivre ni l'un ni l'autre." (Peter Ustinov (1921-2004) écrivain et comédien britannique) (citation originale en anglais)

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"Je sais qu'on ne discute pas, qu'on ne démontre pas, qu'on ne prouve pas contre la haine." (Pierre Mendès France (1907-1982) homme politique français)

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"... l’antisionisme moderne fait d'Israël une cible de l'antisémitisme latent, allant même jusqu'à remettre en question l'existence de cet Etat 60 ans après sa création." (Yves Leterme, ancien Premier Ministre belge)

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"Je suis consciente que nous entretenons des rapports avec d’autres pays qui ne respectent pas totalement les droits de l’homme, mais je ne connais aucun pays qui, comme Israël aujourd’hui, viole autant le droit international et les droits de l’homme." (Véronique Jamoulle, députée, Parti socialiste belge francophone)

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"Les 60 ans d’Israël: une nation qui défend son histoire, son identité et qui tient tête à ceux qui veulent sa disparition. Son insoumission gêne les capitulards." (Ivan Rioufol, éditorialiste au Figaro)

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La Bourse de Bruxelles: "Lieu de rendez vous mythique des amoureux bruxellois devenu lieu de haine d'Israël exprimée par les calicots brandis par les manifestants." (Sara Brajbart, Collectif Dialogue & Partage)

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"... l’événement de l’existence politique d’Israël, corps constitué par un vote de l’ONU, excède toujours la capacité d’accueil psychique d’un Occident qui ne s’en remet pas." (Richard Zrehen, philosophe et éditeur)

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"... je considère les juifs comme mes "frères aînés dans la foi", et j'ai choisi "Ecoute, Israël" comme devise épiscopale, précisément pour manifester ma conviction de l'unité du peuple de Dieu à travers l'histoire, entre ce que nous appelons la première et la seconde alliance." (Marc Aillet, Evêque de Bayonne)

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" ... l’Eglise devra rapidement choisir entre la fidélité à l’esprit de "Nostra Aetate", bienveillant à l’égard des Juifs, et le compromis avec l’antijudaïsme, voire l’antisémitisme des intégristes, qui ne pourra que faire obstacle au processus d’estime mutuelle entre chrétiens et juifs, qui est l’un des fruits bénéfiques du Concile Vatican II." (Menahem Macina, écrivain, chroniqueur à l'UPJF)

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"On a dit que ceux qui soutenaient passionnément les Palestiniens au point de vomir Israël étaient surtout intéressés par leur rejet de l'Etat juif et s'en foutaient des gens de Gaza. C'est peut-être plus subtil: ils font coup double, ils font jouir en même temps leur compassion sur le dos des victimes les plus voyantes, et leur vieille vindicte antijuive, sur le dos de l'Etat hébreu." (Daniel Sibony, écrivain, psychanalyste)
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samedi 21 mars 2009

Dans une exposition, le peintre norvégien Håkon Gullvåg attaque Israël

"En vertu de quels critères peut-on considérer que l'exposition de Håkon Gullvåg est "osée" ? Quel type de débat est-elle supposée susciter ? Ca veut dire quoi, dans ce cas, la formule "politiquement explosif"?"
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Le peintre norvégien Håkon Gullvåg attaque Israël et est soutenu par la maire de Trondheim
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Le site Norway, Israel and the Jews ("NIJ") analyse la prochaine exposition du peintre norvégien Håkon Gullvåg consacrée à la récente guerre de Gaza.
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"Requiem pour les enfants de Gaza", mesure 9 mètres.

La toile intitulée "Le drapeau" représente un drapeau israélien ensanglanté flanqué de casques militaires qui écrasent trimphalement un monticule de crânes humains et de fleurs.


L'artiste s'est confié à Adresseavisa, un quotidien norvégien qui couvre principalement la région de Trondheim, où aura lieu l'exposition :

"Vos tableaux sont politiquement explosifs ?

Oui, cette exposition est plus politique que les précédentes. Elle est le résultat de mon engagement de ces dernières années et qui se traduit directement dans mon art. Avant, je partipais à des actions de soutien de collecte de fonds, mais maintenant, mon engagement investit directement ma peinture."

Tous ne professent pas le même enthousiasme. Le professeur d'art Øivind Storm Bjerke estime que Håkon Gullvåg "cherche des problèmes" et compare sa démarche à celle de l'artiste Kjartan Slettemark dont une toile sur la guerre du Vietnam fut détruite à la hache par un Norvégien mécontent.

Par contre, la maire de Trondheim, Rita Ottervik, a exprimé dans le même quotidien son soutien à Håkon Gullvåg :

""Je pense que la majorité des gens prennent parti pour la population palestinienne de Gaza et ne défendent pas le comportement d'Israël", a déclaré la maire Rita Ottervik qui se réjouit de présider au vernissage de l'exposition de Gullvåg. "Il n'est pas question pour moi d'entamer le débat", ajoute-t-elle.

Etes-vous d'accord avec le contenu des toiles de Gullvåg ?

Je n'ai pas vu l'exposition. J'inaugure beaucoup d'expositions, sans nécessairement être en accord avec chaque détail. C'est formidable qu'il se soit engagé et fasse passer un message politique. Je pense que la démarche est osée et va faciliter le débat dans la société""

Et NIJ de conclure:

"En vertu de quels critères peut-on considérer que l'exposition de Håkon Gullvåg est "osée" ? Quel type de débat est-elle supposée susciter ? Ca veut dire quoi, dans ce cas, la formule "politiquement explosif"?

Par moments, on ne peut pas s'empêcher de se demander si nous Norvégiens ne sommes pas trop attachés à représenter Israël dans le mauvais rôle. Ca ne s'arrête jamais.

Notons qu'une autre exposition, celle de l'artiste Ahmed Mashhouri "Il 'est pas interdit de penser" a reçu beaucoup moins de publicité. Dans une série d'estampes, l'artiste a reproduit quelques-un des passages les plus controversés du Coran. Quelques heures seulement après son ouverture au public, l'exposition a été attaquée, partiellement détruite, fermée et expédiée dans une autre ville. Islam in Europe a les détails (en anglais).

D'après vous, lequel des deux artistes est le plus "explosif" ?"

Source: Norway, Israel and the Jews