vendredi 10 avril 2009

Antisémitisme: étoiles jaunes et nez crochus au carnaval d'Alost (Belgique)

L'étoile jaune :
"Le point culminant des indignités auxquelles les Juifs qui vivaient encore en Allemagne furent obligés de se soumettre fut le port de l’étoile jaune devenu obligatoire le 19 septembre 1941. Nulle part le Juif ne devait se sentir en sécurité: il ou elle devait être marqué, faisant partie de la foule, mais déjà exilé. Pendant plusieurs jours Victor Klemperer n'eut pas eu le courage de quitter la Maison des Juifs pour sortir dans la rue avec l'étoile jaune affichée sur sa poitrine." (Martin Chalmers, préface à I Shall Bear Witness: The Diaries of Victor Klemperer 1933-41, Weinfeld & Nicolson)

Les nez juifs :
"Il [Moses Hess] disait aux Juifs allemands des choses qu'ils n'aimaient pas entendre. Par exemple: "Pourquoi les Allemands ne vous aiment-ils pas? Ce n'est pas parce qu'ils n'apprécient pas votre religion, ou vos écrits ou votre conduite économique. Ce qu'ils n'aiment pas, ce sont vos nez, vos cheveux frisés, parce qu'ils considèrent qu'ils ne sont pas allemands, ce que vous prétendez être. Et cela, vous ne pouvez le changer."" (Isaiah Berlin, En toutes libertés, Le Félin)


Au carnaval d'Alost des hommes d'âge mur se sont déguisés en Juifs orthodoxes : le nez crochu et l'étoile juive sont convoqués pour faire rire. Le keffieh et les hélicoptères de combat (photo ci-dessus à droite) diabolisent les Juifs et Israël et importent le conflit israélo-palestinien en Belgique. Tout ça pour rigoler.
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Claude Marinower, avocat et conseiller communal anversois, a confié à Nicolas Zomersztajn, rédacteur en chef de Regards:
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"Je m'indigne et j'interpelle, mais quand certains repoussent systématiquement les limites de l'indécence sans que cela ne suscite le moindre débat au sein du monde politique, ma capacité d'indignation diminue progressivement. C'est fatigant et cela me fait mal d'être seul dans ce combat".

Source : Revue Regards, N° 685, avril 2009
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L'image en haut à gauche a été créée par Dzeni. Elle reprend le nom de 1.692 victimes de la Shoah, contenus dans la base de données d'Yad Vashem. L'image du garçon est inspirée de la célèbre photo prise en 1943 dans le ghetto de Varsovie.
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