dimanche 9 août 2009

Comment les implantations sont devenues illégales à cause de la Croix-Rouge internationale, M. Dann

"... une seule organisation refusa d'accepter cette analyse, le Comité International de la Croix Rouge (CICR). "

The Jerusalem Post, 23 juillet 2009
Texte anglais original de Moshe Dann : "
How settlements became 'illegal'"
Traduction française de Menahem Macina, entièrement refondue sur base de celle d’Albert Soued, sur son site
Nuit d’Orient. (Consulter également ses rubriques : les 50 derniers articles et la rubrique des territoires).

En 1967, au cours d’une contre-attaque (1), Israël a conquis sur la Syrie les hauteurs du Golan, sur l'Egypte la Péninsule du Sinaï, sur la Jordanie la bande de Gaza, Jérusalem, la Judée et la Samarie. Israël était menacé d'un deuxième holocauste et, à l'époque, peu de gens avaient mis en question ses conquêtes. Personne ne parlait d'un Etat Palestinien et il n'y avait pas de "peuple palestinien" (2).

De nombreux experts juridiques ont accepté le droit d'Israël d'occuper la Terre Sainte et de s'installer sur sa terre historique, parce que cette terre était elle-même occupée illégalement par les armées arabes qui l'avaient envahie en 1948.

Pourtant, une seule organisation refusa d'accepter cette analyse, le Comité International de la Croix Rouge (CICR). Réuni secrètement dans les années 70 à Genève, il décréta qu'Israël avait violé la Quatrième Convention de Genève. Basée sur la Convention de la Haye, la Quatrième Convention avait été conçue, après la Seconde Guerre mondiale, pour protéger des civils innocents et limiter les brutalités des occupations. Unilatéralement, le CICR l'a transformée en une arme pour enlever toute légitimité à Israël et le diaboliser.

Pour autant qu’on sache, le CICR ne s'est fondé sur aucun précédent légal : il a tout simplement inventé "cette loi".

S’étant érigé en juge et jury, ses décisions ne pouvaient prétendre constituer une procédure régulière. Étant donné que ni les décisions ni les protocoles du CICR dans cette affaire ne sont consultables, même l'identité des personnes qui y ont pris part est secrète. Le tout est sans appel. Sans transparence ni déontologie judiciaire, les décisions de la CICR tiennent lieu de "droit international." Ses condamnations d'Israël servent de fondement pour accuser Israël d'"occupation illégale" de tous les territoires conquis en 1967.

Bien que l’entièreté de la Communauté internationale, ses ONG et ses institutions acceptent l'autorité du CICR et d’autres institutions - telle la Cour Internationale de Justice -, comme seuls arbitres de ce qui est légal ou non, il est étrange que des politiques et des juristes israéliens ne puissent pas défendre, sur le plan légal, la juste revendication israélienne concernant les territoires. Pourtant, la position légale d'Israël est solide.

Adoptée en 1945, la Charte de l'ONU dit, dans son article 80 : "…rien dans ce chapitre ne sera interprété de manière à altérer les droits d'aucun Etat ni d’aucun peuple, ou les termes des instruments internationaux existants, dans lesquels les membres des Nations Unies peuvent respectivement être parties".

Ce qui signifie que la désignation de la "Palestine" comme "Foyer National Juif" incorporé dans le Mandat Britannique et créé par des accords internationaux adoptés par la Ligue des Nations et le Congrès américain, garantit la souveraineté israélienne sur cette région. Donc, toutes les implantations étaient et sont encore légales. Deux ans plus tard, en 1947, au milieu d'une guerre civile qui grondait, l'ONU proposa la division de la Palestine entre Juifs et Arabes, modifiant ainsi les termes du mandat. Les Juifs acceptèrent ; les Arabes, eux, lancèrent une guerre d'extermination.

Quand la Grande-Bretagne acheva son mandat et partit, l'Etat d'Israël fut proclamé, mais les bandes arabes qui attaquaient les Juifs depuis des années furent rejointes par cinq armées arabes. Signal de l’indépendance pour les Juifs, "naqba", ou tragédie, pour les Arabes, l'armistice de 1949 ne déboucha pas sur un Etat palestinien, parce que les Arabes n'en voulaient pas. Les dirigeants arabes n'ont jamais accepté le droit d'Israël à l’existence en tant qu’Etat juif – la majorité d’entre eux le refusent encore aujourd’hui.

En 1967, sous la pression de l'URSS et des Etats arabes, le Conseil de Sécurité adopta la résolution 242, qui parlait du retrait militaire israélien de certains territoires conquis – pas de tous –, dans le contexte d'un accord final de paix. La question de la souveraineté [sur ces territoires] demeura évasive et problématique.

L'échelon politique israélien et la Cour Suprême ont évité de faire valoir la pleine souveraineté d’Israël sur ces terres conquises, mais, en l'absence de tout geste de réciprocité, ils ont accepté de permettre aux Juifs de revenir dans la Vieille Ville de Jérusalem et au Goush Etsion, dont nombre d’implantations florissantes avaient été anéanties en 1947. A titre de compromis, fut autorisée la création de Qiryat Arba', près de Hébron, dont la Communauté Juive avait été chassée lors des émeutes arabes de 1939. Et, pour la première fois en 700 ans, il fut permis aux Juifs d’aller prier au Caveau de la Makhpélah, un ancien édifice abritant les tombeaux des patriarches et des matriarches.

Bien que libres de quitter les camps de réfugiés de l'UNRWA, avec de nouvelles possibilités de réinsertion, les Palestiniens n’ont pas exigé d’Etat, ni conclu la paix avec Israël. L'OLP [Organisation de Libération de la Palestine], qui prétendait représenter les Palestiniens, se lança dans le terrorisme et non dans l’édification d’un Etat.

Selon certains, ce n’est pas un problème légal, mais moral : les Juifs ne devraient pas gouverner ("occuper") d’autres gens. Aussi, Israël s'est-il retiré unilatéralement de pratiquement toutes les villes et agglomérations, et de tous les villages palestiniens, cédant de très vastes territoires à l'AP [Autorité Palestinienne]-OLP, dans le cadre des accords d'Oslo de 1994 et, quelques années plus tard, des accords de Wye Plantation et de Hébron.

Quand Israël eut quitté la bande Gaza, en 2005, celle-ci devint le bastion du Hamas, organisation basée sur la terreur. [Il était clair désormais que] la formule "Territoires en échange de la paix" signifiait, en fait, "Territoires en échange du terrorisme".

Influencés par ces événements, incités par les islamistes, et encouragés par les concessions israéliennes, les Arabes israéliens, qui cherchent à se débarrasser d'Israël en le sapant de l'intérieur, se considèrent comme des "Palestiniens" et demandent la fin de l'"occupation juive" et de la discrimination, et la destruction de l'Etat [juif] lui-même. D'autres prétendent que le caractère juif et démocratique d'Israël sera menacé s'il continue à intégrer beaucoup d'Arabes qui ne sont pas loyaux et ne s'identifient pas à l'Etat. Pourtant, presque tous les "Palestiniens" vivent aujourd'hui sous le gouvernement de l’Autorité Palestinienne, et non sous autorité juive. L’objet de la controverse est donc à présent le territoire, et non la population.

La prédiction d'une "bombe démographique à retardement" ne s’est avérée ni réaliste, ni exacte. De plus, il pourrait être envisagé d’accorder aux habitants arabes tous les droits civils et humanitaires, sans les droits politiques, comme c’est le cas dans la plupart des autres pays, en conjonction avec une réinstallation des "réfugiés" arabes au Liban, en Syrie, en Jordanie, etc., un démantèlement des camps de l’UNRWA, et la cessation du terrorisme et de l'incitation à l’hostilité envers Israël.

Il semble évident qu'un deuxième ou un troisième Etat arabe palestinien constituerait une menace permanente pour l'existence de l'Etat d'Israël (3).

La solution "Territoire en échange de la paix" a échoué. Pourquoi donc la promouvoir ?

(1) L'Egypte venait de bloquer le golfe d'Eilat, interdisant tout commerce avec l'extrême Orient, puisque le Canal de Suez était déjà interdit à Israël par Nasser, interdiction illégale par ailleurs.
(2) Israël rendit le Sinaï à l'Egypte, dans un traité de paix qui s'avère très froide. La Syrie qui a hérité en 1946 du Golan, selon un partage des lieux entre la France et la Grande Bretagne suite à la chute de l'empire ottoman en 1918. De 1948 à 1967, elle a militarisé le plateau sans le développer et s'en servit comme tremplin pour attaquer Israël à 3 reprises. Aujourd'hui ce plateau peu habité est annexé par Israël.
(3) La Jordanie qui abrite 60% de citoyens d'origine palestinienne peut être considéré comme un état palestinien qui s'ajoute à Gaza gouverné par le Hamas.

1 commentaire :

Gilles-Michel DEHARBE a dit…

CICR: quand les "faux" deviennent "légaux" !

Le faux passeport, portant le nom de Ricardo Klement, utilisé par le nazi Adolf Eichmann pour fuir l'Europe et entrer en Argentine en 1950, a été retrouvé par hasard dans les archives du tribunal de Buenos Aires.

Ce passeport, en très bon état, avait été délivré le 1er juin 1950 par la Croix-Rouge internationale (CICR) à Genève. Il faisait partie des documents octroyés par l'organisme à partir de 1945 aux réfugiés, déplacés et apatrides qui ne disposaient plus de papiers d'identité.

Le CICR a conservé dans ses archives le duplicata de la demande du titre de voyage d'Eichmann. Sur le document de deux pages établi à Gênes, figure la photo d'Adolf Eichmann, avec son empreinte digitale, mais le nom utilisé est celui de Riccardo Klement et le lieu de naissance, Bolzano, en Italie. Seule la description physique est exacte : "cheveux châtains, yeux clairs, nez régulier". Selon le document, le propriétaire de ce titre de voyage devait partir de Gênes à destination
de l'Argentine "avec le bateau Anna C dans la première moitié de juin".

"A la suite de la deuxième guerre mondiale, des masses de population en mouvement ont bénéficié de titres de voyage. Le CICR ne disposait pas d'un système d'enquête pour vérifier leurs identités", a souligné Vincent Lusser, porte-parole du CICR. "Josef Mengele et Klaus Barbie [deux autres criminels de guerre nazis] ont également quitté l'Europe grâce à ces documents de voyage du CICR", a indiqué le porte-parole. "Cette histoire est éminemment regrettable. Ils ont abusé d'un système humanitaire", a-t-il ajouté.

Eminemment regrettable: c'est comme les implantations devenues "illégales".

Depuis 1945, 500.000 personnes ont bénéficié de titres de voyage du CICR, dont 5.900 en 2006. Ce document n'est pas considéré comme un passeport national. Il permet aux personnes sans papiers d'identité et qui ne peuvent pas retourner dans leur pays, d'atteindre un Etat qui leur a promis de leur accorder le séjour.

On prête toutes les vertus à la Société Civile :

- c’est un contre-pouvoir qui contrôle les excès de l’État - elle est diverse et représentative, contrairement souvent aux gouvernants et élus qui tendent à se recruter dans les mêmes milieux et à partager la même vision - elle permet l’émergence de nouvelles élites (et ceci vaut particulièrement dans les pays en voie de développement) - elle surveille et dénonce les dérives autoritaires, les scandales, les risques écologiques ou autres - elle appaise le débat et incite les citoyens à participer à la vie publique, leur rendant confiance dans la démocratie.

Encore faudrait-il pouvoir la définir clairement.

Elle invoque,éventuellement de façon totalement hypocrite,le Bien Commun, ou les valeurs universelles, mais parfois aussi la sécurité, la précaution, l’intérêt ou la tranquillité des interlocuteurs.

Mais avant tout, elle prospère sur l’affaiblissement du politique.

Comme les ONG, elle produit des concepts qui s'imposent à la classe politique et au monde économique : gouvernance d’entrepise, principe de
précaution, ingérence, développement durable, exception culturelle, droits aux médicaments pour le Sud. Ces notions deviennent des revendications, des principes dont on se réclame et dont on réclame l’application.

C'est bel et bien parce que les "palestiniens" ont toujours été défaillants, qu'elle a trouvé la "faille" pour se substituer à un Etat, qui est mort-né.