dimanche 5 septembre 2010

Le Krav-Maga - un art martial israélien fait des émules

Sources: Le Figaro/New York Times (03/09/2010). Extraits:

Le Krav-Maga - dont le principe est "écrase l'adversaire et tire-toi" - connaît un accès de popularité inédit. Née dans les années 1930, dans le quartier juif d'une Bratislava alors tchécoslovaque et infestée de nazis, cette méthode de combat au corps à corps (Krav-Maga, en hébreu) a été adoptée plus tard par les forces de défense israéliennes. Puis, pendant des décennies, elle s'est pratiquée de manière confidentielle dans quelques gymnases américains.

Mais, depuis quelques années, cette technique extrême est enseignée comme un art martial. Parmi les initiés se trouvent des enfants, des femmes désireuses d'apprendre à se défendre, des agents de sécurité en hôpital psychiatrique et des adolescents terrifiés par les brutes qui sévissent dans leur lycée. En cherchant sur le Web, on trouve des centaines de nouveaux clubs de Krav-Maga, ouverts en quelques mois aux États-Unis. L'un d'eux, Krav-Maga Wolrdwie à Los Angeles, affirme avoir certifié plus de 240 centres de formation dans le monde entier, chacun comptant entre quelques centaines et plusieurs milliers de membres, dont 50% de femmes.

La propagation du Krav-Maga a été précédée par son adoption discrète par les services de police américains. Les agences gouvernementales et les militaires se forment à cette méthode depuis au moins dix ans.

Même Hollywood s'y est mis. Pour jouer dans la comédie romantique "Kiss and Kill", Ashton Kutcher [Ashton Kutcher en Israël]  s'est formé pendant plusieurs mois. Russell Brand a fait de même pour retrouver la forme avec son mariage avec la chanteuse Katy Perry.

Photo: exercice de Krav-Maga par des parachutistes de l'armée, Israël, 1955


Imi Lichtenfeld, le fondateur (Wikipédia)
Au début du XXe siècle, la ville de Bratislava, appartenant alors à l’Empire Austro-hongrois abritait, à l'instar de nombreuses villes d’Europe de l'Est, une importante communauté juive ashkénaze. Samuel Lichtenfeld était détective et instructeur en chef de la police départementale, devenu célèbre pour ses nombreuses affaires élucidées et son enseignement de la self-défense.  Son fils Imi Lichtenfeld, né à Budapest en 1910, s'inspira grandement des activités de son père. Il remporta de nombreuses compétitions en lutte, boxe et gymnastique.

Lorsque, dans les années 1930, le fascisme fit son apparition, Imi Lichtenfeld réunit autour de lui un groupe de jeunes athlètes dont la mission était de protéger la communauté juive locale. Il prit part à de nombreuses bagarres qui lui firent prendre conscience des différences entre les compétitions sportives et les "combats de rue".  De par son action, il devint vite impopulaire auprès des autorités locales, et commença en 1940 un périple de deux ans qui le mena finalement en Palestine, après un passage dans les troupes britanniques. Il rejoignit alors la Haganah, formation para-militaire juive préfigurant la future armée israélienne. Il fit partie des troupes de choc, le Palmach, où il enseigna le kapap, la lutte et la gymnastique.

1 commentaire :

Gilles-Michel DEHARBE a dit…

Dans un domaine quelque peu différent, cet article donne à penser à Moshe Feldenkrais.

Ce dernier a créé sa méthode sur quarante années, synthèse des sciences humaines, biologiques, néonatalité et arts martiaux.

Il découvrit comment stimuler l’intelligence du système nerveux en différenciant, et en nuançant dans le non-habituel, pour déjouer les routines et les habitudes.

"Organiser le corps en mouvement de telle façon que l’on peut bouger avec un minimum d’effort et un maximum d’efficacité, non à travers l’effort musculaire, mais à travers la conscience de ce que nous faisons. "

Margaret Mead, anthropologue, dira un jour: " C’est la méthode la plus sophistiquée et la plus efficace que j’ai jamais vue en ce qui concerne nos fonctions endommagées, aussi bien sur le plan de la récupération que de la prévention."

Pour la "petite" histoire, Moshe Feldenkrais fut le professeur d'éducation physique de David Ben Gourion; ce dernier, de petite taille, avait une image corporelle de lui-même qui confinait au complexe. Malgré les réassurances de M. Feldenkrais, D. Ben Gourion ne démordait pas du jugement qu'il s'infligeait. Un jour, il mit au défi son "professeur" en lui disant qu'il croirait au bien fondé de ses conseils s'il parvenait à lui faire prendre la posture dite du "poirier".

Et il existe une photo mémorable de David Ben Gourion, réussissant à faire le "poirier" sur la plage de Tel-Aviv.

Le Dr Feldenkrais nous a quitté en 19884 ...