vendredi 12 novembre 2010

On n'a pas encore entendu Bedos dégueuler sur la politique d’Ahmadinejad

Ce n'est probablement pas une coïncidence que la tirade conspirationniste et accusatrice de Nicolas Bedos se soit produite justement en présence de l'invité de la semaine de l'émision Alain Finkielkraut, qui ne rate jamais une occasion pour critiquer Israël très publiquement, et qui était venu présenter son nouveau livre "L'Interminable Ecriture de l'extermination". Mais le fait de critiquer Israël ne met les intellectuels français et européens à l'abri des sarcasmes de Bedos et al. 
Source: Agence Diasporique d'Information (Nicolas Bedos fait un buzz…, par Marc Reisinger)

Dans sa chronique humoristique, lors de l'émission de Franz-Olivier Giesbert du 5 novembre, Nicolas Bedos ironise : "J’ai fait un rêve dans lequel je pourrais dégueuler sur Netanyahou et sur la politique menée par l’Etat d’Israël, sans que personne ne me traite d’antisémite ou d’antisémite inconscient… Moi qui suis tellement con que je n’ai pas saisi cette notion très subtile selon laquelle s’indigner devant une politique honteuse c’est vouloir du mal à tous les juifs de la planète".

Pourquoi Bedos ne se contente-t-il pas de critiquer la politique Israël, sans insinuer qu’on ne peut le faire sans être soupçonné d’en vouloir "à tous les juifs de la planète" ? En négligeant tous les juifs qui critiquent également cette politique - à commencer par la minorité politique d’Israël – Bedos ne tombe-t-il dans le travers d’en vouloir "à tous les juifs", ou du moins de les mettre tous dans le même sac ?

D’accord : c’est de l’humour, pas de l’analyse politique, et l’humour a besoin d’excès. Passons aussi sur le fait qu’on aie pas encore entendu Bedos dégueuler sur la politique d’Ahmadinejad ou sur celle du Pakistan, où une chrétienne vient d’être condamnée à mort pour blasphème. D’accord à nouveau : Bedos écrit pour la télé, pas pour Le Monde Diplomatique.

Mais pourquoi diable pousser la licence jusqu’à l’ignoble, en traitant « La Rafle », qui a le mérite d’être à peu près le seul film consacré à la rafle du vélodrome d’hiver depuis près de 70 ans, de "fable extra-lucide qui nous montrait avec audace que les petits juifs étaient finalement plus émouvants que les nazis, ce qui m’a surpris" …

Pourquoi Nicolas Bedos s’étonnerait-il d’être traité d’antisémite (au même titre que Dieudonné, avec lequel son sketch fait plus que flirter), ou d’antisémite inconscient, en manifestant un tel manque d’émotion ? En vérité, je crains qu’il ne s’en étonne pas, mais qu’il s’en réjouisse. Il suffit de parcourir internet pour se rendre compte que ses tirades douteuses lui assurent un franc succès par les temps qui courent.

Transcription de la "semaine mythomane" de Nicolas Bedos, par le CRIF extraits : "Mercredi, je vais voir le film "elle s'appelait Sarah" énième guimauve utilisant jusqu'à la lie le souvenir de la Shoah afin de renflouer les caisses lacrymales du cinéma français. Après "la rafle", fable extra-lucide qui nous montrait avec audace que le petit juif était plus émouvant que l'officier nazi (ce qui m'a surpris), "la rafle" qui surfait sans complexe sur le devoir de mémoire, qui dispensait le cinéaste de faire preuve du moindre talent, et se permet de se hisser vers le million d'entrées en raflant les petits écoliers d'aujourd'hui, , en les parquant de force dans des salles de cinéma pédagogique ! Pauvres petites têtes blondes et brunes, obligées de chialer devant de mauvais films !


Du coup je décide de reprendre mes vieilles pièces, en rajoutant des kipah et des uniformes SS à tous mes personnages, selon les goûts vestimentaires des acteurs principaux. C’est ainsi qu’Adolf Hitler se retrouvera bientôt impliqué dans le braquage d’une bijouterie de Quimper. C’est ainsi qu’une pièce futuriste se situant sur la lune décrira ainsi d’une façon folle l’union d’Anne Franck et 2 jeunes cosmonautes - sorte de Jules et Jim Yiddish, parfumée à la guerre des étoiles- la lune symbolisant bien sûr l’eldorado d’un peuple élu et persécuté. …


Jeudi, je fais un nouveau rêve : celui où je pourrais dégueuler sur Netanyahou et la politique menée par l'état d'Israël, sans que personne, personne, ne me traite d'antisémite ou d'antisémite refoulé, de demi-antisémite, ou de quart-antisémite, ... , ou d'antisémite inconscient qui, au fond de lui n'ose le dire, mais qui inconsciemment rêve de voir pendu Patrick Bruel, Elsa Zilberstein, Primo Lévi, Pierre Bénichou, et ce qu'il reste dans le même sac d’Ariel Sharon, blanche kippa et kippa blanche ; moi qui suis tellement con, que je n'ai pas saisi cette notion très subtile devant laquelle s'indigner devant cette politique honteuse, c'est vouloir du mal à tous les juifs de la planète."

En Norvège
- Otto Jespersen: les pies sont les Israéliens de l'air et les grives les Palestiniens
- Otto Jespersen: la blague sur le gazage des Juifs, des puces et des poux
En Belgique
- Humour: des provocations antisémites de Philippe Geubels,à la radio belge déclenchent l'hilarité du public
- Le plat favori d'Hitler: la télévision belge ironise sur la "grosse pression sémite"
Aux Pays-Bas
- Bad Taste from the Netherlands (instrumentalisation de l'image d'Anne Frank)
- The Arab Media's Portrayal of Jews (AEL, Belgique, Pays-Bas, Anne Frank au lit avec Hitler)

2 commentaires :

Anonyme a dit…

Mettre tous les juifs dans le même sac, si vous y tenez. Mais que faire du sac ensuite ?

joel a dit…

Bedos fils entretient cette ironie bienséante de la gauche caviar envers Israel .
Pire que de l'antisémitisme , c'est de la stupidité veule .

Et congénitale !