mardi 19 mars 2013

L’Europe, vue par Dore Gold : des distorsions anti-israéliennes constantes à l'ONU

Ron Prosor, l'actuel ambassadeur d'Israël à l'ONU,  est également très pessimiste et lucide sur l'attitude de l'Europe envers Israël: "En cas de difficultés, nul en Israël ne pense vraiment que l'Europe viendra à son secours."

Lessakele: Dore Gold est Président du Centre des Affaires Publiques de Jérusalem, depuis 2000. Il a été ambassadeur d’Israël auprès des Nations-Unies entre 1997 et 1999.  Il a été interviewé par Manfred Gerstenfeld.

Israël ne peut pas compter sur le soutien de l’Europe, lorsque surviennent des votes cruciaux à l’Assemblée Générale de l’ONU. On a pu en avoir une nouvelle preuve, lors du vote de l’Assemblée Générale de novembre 2012, visant à offrir le statut d’Etat non-membre observateur aux Palestiniens. La République Tchèque était le seul état européen à voter contre l’initiative palestinienne. C’est vrai, l’Allemagne, les Pays-Bas et la Grande-Bretagne étaient parmi les principaux états européens à s’abstenir; mais la Belgique, Chypre, la France, la Grèce, l’Italie, le Portugal et l’Espagne ont tous appuyé les Palestiniens.

On doit insister sur le fait que l’Europe a signé l’Accord Intérimaire d’Oslo II, en 1995, qui interdit juridiquement les actes unilatéraux de cette sorte, mais cela n’a pas arrêté les Etats européens dans leur volonté de voter aux côtés des Palestiniens. De plus, depuis de nombreuses années déjà, l’Assemblée Générale de l’ONU fait passer environ 20 résolutions anti-israéliennes par an. Dans certains cas, les Européens s’abstiennent, pourtant, la plupart soutient ces résolutions, ensemble avec le mouvement des non-alignés (MAN)".

Il poursuit:

"Si on veut obtenir une bonne perspective sur la façon dont l’attitude de l’Europe envers Israël s’est dégradée, de plus en plus, au cours des dernières années, il est utile de se rappeler comment le droit d’Israël de préserver des frontières sécurisées s’est érodé, avec l’assistance active de l’Europe. Après la Guerre des Six-Jours de 1967, c’est la Grande-Bretagne qui a aidé à rédiger la résolution 242 du Conseil de Sécurité, appelant à un retrait israélien "de territoires", mais non de "tous les territoires", de façon à pouvoir obtenir des "frontières sûres et reconnues".  Mais, dès que la Grande-Bretagne a rejoint la Communauté Economique Européenne (CEE), en 1973, sa position concernant les droits d’Israël a eu tendance à s’aligner sur les lignes directrices européennes. La CEE a diffusé une résolution conjointe, le 6 novembre 1973, qui insistait sur le retrait complet d’Israël sur les lignes d’armistice de 1949. Cela allait à l’encontre de la Résolution 242 du Conseil de Sécurité. La diplomatie européenne a, à certaines occasions, aussi cherché à affaiblir les revendications d’Israël sur Jérusalem et même à saper la position d’Israël sur la partie occidentale de la Ville. [...]

Le Dr. Manfred Gerstenfeld est membre du Conseil d’Administration du Centre des Affaires Publiques de Jérusalem, qu’il a présidé pendant 12 ans. Il a publié 20 ouvrages. Plusieurs d’entre eux traitent d’anti-israélisme et d’antisémitisme.

Adaptation: Marc Brzustowski

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